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Retravailler, le plus vite possible !

Nous devrions avoir un détail du calendrier de déconfinement des activités économiques d'ici à quinze jours. C'est trop long. Le Président nous dit que « pour tous les secteurs économiques (non interdits), quand la sécurité des travailleurs et des entrepreneurs est bien garantie, ils doivent pouvoir produire et l'ont largement fait, depuis maintenant un mois ». C'est trop flou.

Sur le terrain, nombre d'entreprises industrielles n'ont pas attendu pour appeler leurs salariés volontaires à venir reprendre le travail en vérifiant leur température, en les équipant de masques et de lunettes… Beaucoup d'entreprises de taille intermédiaire, grosses PME, tournent ainsi à 50 % de leurs capacités de production grâce à leurs salariés volontaires, de plus en plus nombreux, bien conscients des risques économiques qui pèsent sur leurs entreprises et leurs emplois.

Un slogan hors sol ?

Reprendre le travail, un slogan hors sol ? Les Allemands ont déjà un calendrier beaucoup plus clair. Dès ce lundi 20 avril, les commerces de moins de 800 mètres carrés (concessionnaires auto, librairies) pourront rouvrir. Les salons de coiffure et les écoles rouvriront le 4 mai. L'Espagne lève progressivement le confinement de ses chantiers de son industrie avec masques pour tous dans les transports en commun et échelonnement des horaires de travail. L'Autriche a rendu le port du masque obligatoire, les commerces rouvriront le 1er mai, mais les petits commerces ont déjà rouvert depuis le 14 avril.

La reprise pour les entreprises, mais aussi pour les services publics. La Poste devra être mobilisée et ouvrir à 100 %, on ne pourra pas réduire les bus, les métros ou les trains comme c'est le cas actuellement, ou comme c'est le cas pendant les mois d'été, où les transports en commun sont habituellement au ralenti… Les élèves qui n'ont pu suivre les cours pendant le confinement auront aussi, par exemple, impérieusement besoin de leurs professeurs en classe en juillet et/ou en août. Assurer tous les services publics habituels pour les Français et leurs entreprises sera primordial (aujourd'hui, au niveau de l'Etat, 50 % des agents sont en autorisation spéciale d'absence, rémunérés à 100 %).

Rouvrir les commerces d'ici le 22 avril

Sans commerces ouverts, toute la chaîne de production risque de rester fortement impactée, comme nos voisins l'ont bien compris. Il nous faut rapidement, dans l'idéal, d'ici le 22 avril, de la part du gouvernement, un calendrier indiquant les tailles des commerces qui peuvent reprendre le travail (avec protections sanitaires) pour que cela soit très clair pour tout le monde. Tout en assouplissant les normes sur les masques pour que les modèles alternatifs (maison ou produits dans nos entreprises) soient autorisés et préconisés dans les entreprises et les transports en commun.

Pour le déconfinement, le ministère du Travail semble prévoir des décrets ad hoc, secteur par secteur, ce qui serait une erreur, car il y a toujours des oublis. Mieux vaut tout simplement communiquer sur les activités interdites, toutes les autres étant réputées autorisées dès le 23 ou 24 avril, ce qui évitera les débats syndicaux sans fin.

Pour les commerces, on pourrait s'inspirer de nos voisins européens en rouvrant vers le 27 avril les commerces de moins de 800 mètres carrés, puis les autres. Si le gouvernement n'est pas clair et égrène trop lentement des décrets, la CGT ou d'autres se serviront de la jurisprudence Amazon pour empêcher la reprise des entreprises en France. Leur point de vue est que « la situation économique n'est pas la priorité ». Ils n'ont pas bien compris l'ampleur de la crise économique dans laquelle nous basculons et ses enjeux.