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Stop aux 148 milliards d'impôts et taxes en trop pour nos entreprises !

148 milliards de prélèvements obligatoires en trop pour nos entreprises. Voilà l'énorme addition que paient tous les ans nos entreprises en plus - pas en trop - par rapport à leurs concurrentes de la zone euro en moyenne. Presque 6 points de PIB ! Depuis 2017, les prélèvements payés par les entreprises sont passés de 14,2 % à 13,2 %, mais, dans le même temps, les autres pays ont baissé de 7,8 % à 7,3 %. C'est une course sans fin pour rattraper la compétitivité de nos concurrents et nous restons très très loin derrière. En milliards, l'écart n'a d'ailleurs quasi pas baissé : il était déjà de 149 milliards d'euros en 2017…

Cette tribune a été publiée dans les pages des Echos, le lundi 12 décembre 2022.

Sur la totalité des prélèvements obligatoires payés en France, soit 1.129 milliards, l'écart avec la zone euro représente 125 milliards d'euros de plus en 2021. Le taux moyen de prélèvements est en zone euro de 40,1 du PIB, alors qu'il reste de 45,1 % en France. La France a certes un peu baissé son taux de prélèvements obligatoires entre 2017 et 2021 de 1,3 point de PIB, tandis que les autres pays ont fait monter le leur, en passant de 38,6 % du PIB à 40,1 %. Mais, attention, ce que l'on constate pour 2021 pourrait être différent en 2022, car on sait déjà que les prélèvements 2022 pour la France sont les plus élevés jamais constatés par rapport à notre richesse nationale.

Un Everest fiscal toujours présent

Ce sont donc nos entreprises qui assument entièrement l'écart de coût du modèle français. Sur les cotisations sociales à la charge des employeurs, il demeure un écart de 84 milliards d'euros avec celles acquittées dans les autres pays de la zone euro. L'écart d'impôts de production entre la France et le reste de la zone euro atteint 49 milliards d'euros en 2021, même après la baisse de la CVAE et de la CFE.

Un Everest fiscal toujours bien présent qui montre à quel point l'écart de compétitivité est encore gigantesque entre la France et ses partenaires européens. Certes, les gouvernements après avoir pris les entreprises françaises pour les vaches à lait du modèle social, ont fait des efforts ces dernières années pour réduire le taux d'impôt sur les sociétés et les taxes de production, ou encore supprimer, dans les deux ans qui viennent, la CVAE pour 7 milliards d'euros… mais ce sont en réalité des gouttes dans l'océan de l'écart de compétitivité.

L'Allemagne distribue autant

Bref, nous sommes loin de pouvoir reconquérir un leadership entrepreneurial en Europe si nous ne prenons pas les choses très au sérieux en revoyant toute la cascade fiscale française qui pèse sur notre économie productive. Et qu'on ne dise pas que les aides aux entreprises françaises compensent l'écart. L'Allemagne, par exemple, aide quasiment autant que la France ses entreprises (on en parle suffisamment en ce moment). Outre-Rhin, ces dernières sont pourtant loin derrière nous en matière d'imposition (145 milliards de moins par an). D'ailleurs, si nos entreprises n'avaient pas du tout de niches fiscales pour baisser leurs charges et impôts, elles seraient à presque 19 points de PIB de prélèvements !

Cela dit, et comme le souligne le FMI dans son dernier rapport sur la France, comment baisser durablement les impôts de nos entreprises sans baisser simultanément les dépenses pour éviter que les baisses d'impôts ne reposent sur du sable ? Les 6 points de PIB que nos entreprises paient en trop, il faut les baisser aussi en dépenses si l'on veut des baisses de prélèvements obligatoires pérennes. Mais où sont les annonces de baisses de dépenses dans le flot de chèques que nous voyons passer chaque jour au pays merveilleux qui dépense le plus d'argent public ?