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Toulouse – Gestion : la Ville rose, plutôt bonne élève

En vue des élections municipales de 2020, la Fondation iFRAP mène, en partenariat avec le Point, un audit de la gestion des 20 premières communes de France. Pour commencer, Toulouse, où en matière de finances, les résultats sont encourageants même si la ville peut encore améliorer ses performances. 

Avec un taux d’attractivité de 65 %, Toulouse attire plus que la plupart des 20 plus grandes communes françaises. Le taux d’attractivité désigne le rapport entre le nombre d’emplois salariés et le nombre d’habitants ; il est de 56% en moyenne. Au total, la Ville rose compte 466.297 habitants et plus de 304.328 personnes y travaillent. Depuis 2014, la métropole a gagné 4.500 emplois, tandis que le revenu annuel moyen augmentait de 164 euros, passant à 14.610 euros. Fin 2017, le taux de chômage y était inférieur à la moyenne nationale : 8,4%, contre 8,9% dans le reste du pays. 47% des ménages y sont imposables, contre 43,7% au niveau national. 

33% des habitants sont propriétaires de leur résidence principale et le taux de logements vacants y est de 8,2%. Concernant la gestion, les dépenses de fonctionnement s’élèvent à 1810 euros par habitant : elles ont baissé de 31 euros depuis 2014, plaçant Toulouse juste au-dessus de la moyenne. Dans les 20 plus grandes villes, ces dépenses ont augmenté de 62 euros environ. Toulouse est la 7e ville de France parmi les plus dépensières en termes de fonctionnement. Dans les communes et les intercommunalités, on distingue deux types de dépenses : 

Les dépenses réelles de fonctionnement. 1.810 euros par habitant, dont la rémunération du personnel de la ville qui s’élève à 965 euros par habitant. Toulouse affiche la 3e dépense la plus haute des dépenses de personnel. Néanmoins, la tendance est à la baisse : –27 euros par habitant au cours du mandat et ce, alors que la moyenne des 20 premières villes de France est de +36 euros par habitant en dépenses de personnel. Cela va dans le bon sens mais les efforts à fournir sont encore importants. 

Les dépenses réelles d’investissement. S’élevant à 697 euros par habitant, elles sont en progression – +93 euros depuis 2014 – et ce alors que dans la plupart des communes équivalentes les investissements ont diminué : –105 euros en moyenne. Toulouse est la 4e ville française en termes d’investissement. 82% des dépenses d’investissement sont des dépenses d’équipement : 37% pour la construction, 30% pour l’entretien des réseaux et de la voirie et 15% servent à subventionner les équipements à des tiers. 

Depuis 2014, la dette a augmenté, passant de 891 euros à 1.225 euros par habitant. La capacité de désendettement de la ville est estimée à deux années. Attention à la tendance, car Toulouse est la 6e ville française à avoir le plus augmenté sa dette sur le dernier mandat… Néanmoins, la ville reste en 2e position des villes où la dette par habitant est la plus faible. Enfin, du côté de la fiscalité, l’ensemble des impôts et taxes s’élève à 1.758 euros par habitant, dont 1.297 euros d’impôts locaux : ces derniers ont augmenté de 188 euros par rapport à 2014. Toulouse fait partie des villes où les impôts locaux sont les plus élevés. Elle est en 5e position, derrière…  Grenoble, Villeurbanne, Bordeaux et Lyon. 

Globalement, si la performance de la Ville rose est plutôt bonne, il y a de vrais efforts à faire sur les dépenses de fonctionnement et les dépenses de personnel qui sont encore dans la moyenne haute des communes de France. C’est la condition pour y faire baisser la pression fiscale, tout en continuant à augmenter les investissements.

Les notes de la Fondation iFRAP

INVESTISSEMENT : 11,5/20

Plus les dépenses d’investissement sont importantes, meilleure est la note car ces dernières améliorent l’équipement disponible pour les habitants. Toulouse a augmenté ce poste de dépenses de 93 € par habitant en un mandat pour atteindre 697 €… Elle fait partie des villes qui dépensent le plus par rapport à la moyenne des 20 premières communes : +128 €, juste derrière Angers et Bordeaux. 

PRESSION FISCALE : 9,5/20

En un mandat, la pression fiscale a peu évolué à Toulouse, avec seulement +9 € par habitant alors que, dans les 20 premières villes de France, les impôts ont augmenté de 170 € par habitant en moyenne. Mais, en 2017, Toulouse prélevait 145 € de plus par habitant (dont 128 € d’impôts locaux) par rapport à la moyenne des 20 premières communes de France. Il existe donc un potentiel d’amélioration de la pression fiscale. 

DETTE : 17,2/20

Excellente note malgré une situation ambiguë. Si la dette a augmenté de 334 € depuis 2014, Toulouse reste pour autant l’une des villes les moins endettées des 20 premières communes : 1.225 € quand la moyenne est de 1.956 € par habitant. Seule la ville de Toulon fait mieux avec 942 € par habitant. 

NOTE DE GESTION : 11,9/20

La moyenne des villes est un peu au-dessus de 11. Avec 1.810 euros de dépenses de fonctionnement par habitant, Toulouse dépense plus que la moyenne des 20 premières villes (1.774 euros par habitant)… Néanmoins la ville a baissé de 31 € par habitant les dépenses de fonctionnement, dont 27 € de baisse des dépenses de personnel. 

Méthodologie : Indicateurs calculés en fonction du rattachement à une intercommunalité. En l’absence de comptes consolidés, la consolidation s’opère au prorata de la part de la population de la commune dans la population totale de la métropole, pour les postes de recettes et de dépenses.