Actualité

L'inflation c'est... des impôts en plus

Les chiffres sont éloquents : en mars 2022, le niveau des recettes de l’Etat était en hausse de 27 % par rapport à 2021... Soit 79 milliards contre 62 milliards l'année dernière. Et si on remonte à 2019, en considérant que les années 2020 et 2021 sont des années atypiques, on reste très au-dessus puisqu’à fin mars 2019, les recettes de l’Etat étaient de 63 milliards d’euros.

L'Etat profite de l'inflation pour ponctionner l'épargne des Français...

Dans ces 27 %, il faut reconnaître qu’il y a des recettes autres que fiscales, des recettes non-fiscales, pour 9 milliards d'euros. Si on les retire, on a quand même 15 % d’augmentation des recettes de l’Etat en un an. Pour le détail de l'augmentation, c'est :

  • L’impôt sur les sociétés, payé par les entreprises, qui augmente le plus avec 23 % de 9 à 11 milliards d'euros,
  • Ensuite, c’est la TVA avec 17,6 % d’augmentation,
  • Enfin, l’impôt sur le revenu avec plus ou moins 15,2 % d'augmentation.

Pour la TVA, on comprend bien que c’est lié à l’augmentation des prix à la fois dans l’énergie, les matières premières et l’alimentaire et pour l’impôt sur le revenu, c’est aussi lié au fait que le barème de l’impôt sur le revenu a été revu de seulement 1,5 % d’inflation dans le budget 2022, alors que l’inflation est beaucoup plus élevée !

En quelque sorte, l’inflation permet de remplir les caisses publiques et de ponctionner l’épargne des Français. Enfin, il faut noter que les recettes de l'Etat ne sont pas les seules à bénéficier de ce phénomène car les recettes de cotisations sociales augmentent aussi plus que prévu cette année (et ce, d'autant plus que la masse salariale a augmenté de 7 % en 2021).

... au lieu de baisser les impôts

Au final, il apparait que nos finances publiques vont bénéficier d'un surplus de recettes publiques liées à l'inflation qui pourrait arriver, en tout, autour des 50 milliards d’euros par rapport aux prévisions. Pas de quoi effacer le déficit prévu de plus de 100 milliards d'euros mais un sacré coup de pouce pour l'Etat, d'autant plus que le pemier projet de loi défendu par le gouvernement, la loi "pouvoir d'achat" devrait coûter autour de 20 milliards.

Une mesure plus pérenne serait de baisser les impôts notamment en supprimant la TVA qu’on paye sur les taxes sur l’énergie par exemple (près de 11 milliards par an) et encore revoir le barème de l’impôt sur le revenu de l'inflation réelle et ce, dès 2022 (pour une baisse, pour les ménages, entre 5 et 10% de la collecte).

Si le gouvernement ne change pas de stratégie, le risque est grand que le taux de prélèvements obligatoires repique vers les 45 % de la richesse nationale en 2022... Cela tout en pérennisant de nouvelles dépenses récurrentes alors que baisser les impôts et se désendetter devraient être les priorités.