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2022 : 60 milliards de dépenses en plus

par rapport à la loi de finances initiale

Grâce aux documents publiés début juillet nous disposons enfin d’indicateurs permettant de remettre à jour les grands agrégats de nos finances publiques nationales pour 2022. L’équation financière devient de plus en plus compliquée… déficit public -132,6 milliards d’euros, dette publique 2.936 milliards d’euros, dépenses publiques 1.518 milliards d’euros, prélèvements obligatoires 1.175 milliards d’euros, et une charge de la dette de l’Etat qui explose passant de 36,4 milliards d’euros à 53,8 milliards d’euros.

Source : PLR 2021, PLFR 1 2022, et Calculs de la Fondation iFRAP juillet 2022.

  1. Une croissance à 2,5% en 2022 : Le Gouvernement a publié une hypothèse de croissance réelle de 2,5% mais à laquelle on associe un déflateur de PIB de 2,3%. Il en résulterait une croissance nominale de 4,9%. L’inflation étant d’abord « importée », il en résulte un décrochage du déflateur par rapport à l’IPCH (2,3% contre 5%, et 3,9% hors énergie et alimentation).
  2. Des recettes publiques en hausse de 0,3 pt PIB à 52,9 % du PIB en 2022 : Le PLFR augmenterait les recettes publiques de 57,2 milliards d’euros par rapport à la LFI 2022, représentant une hausse de 72,4 milliards d’euros par rapport à l’exécution 2021.
  3. Des prélèvements obligatoires en hausse de 0,5 pt de PIB à 44,8% du PIB en 2022 : une dynamique forte poussée par l’inflation, avec un rendement supplémentaire de 67,2 milliards d’euros par rapport à 2021 et de 50 milliards d’euros par rapport à la LFI 2022.
  4. Des dépenses publiques en baisse de -1,1 point à 57,9% du PIB en 2022 : mais une hausse en valeur de près de 42,9 milliards d’euros par rapport à 2021 y compris crédits d’impôt (dont CICE en cours de suppression) et de +44,3 milliards d’euros hors crédits d’impôts. Précisons que les dépenses publiques hors crédits d’impôts seraient en hausse par rapport à la LFI 2022 de +59,8 milliards d’euros.
  5. Le solde public resterait stable à -5% du PIB entre la LFI et la LFR 1 2022 : En effet, 59,8 milliards de dépenses supplémentaires seraient compensées par 57,2 milliards d’euros de recettes supplémentaires dont 7,2 milliards d’augmentation des recettes non fiscales. Le Solde resterait donc bloqué à 5% du PIB, soit -132,6 milliards d’euros, mais en dégradation par rapport à la LFI de 2,6 milliards d’euros. La bonne nouvelle de recettes supplémentaires liées à court terme à l’inflation serait intégralement compensée par une croissance ininterrompue de même niveau que la dépense publique… laissant le solde inchangé par rapport à la LFI.
  6. La dette publique en 2022 s’améliorerait par rapport  à 2021, de 0,6 pt à 111,9% du PIB : cette amélioration serait due à des mouvements en sens contraire : un effet croissance du PIB de -1,8 pt moins que compensé par un effet total de l’inflation à la hausse (prix à la consommation, prix du PIB et prix salaires) de +1,2 pt.
  7. Une charge de la dette budgétaire de l’Etat qui explose à 53,8 milliards d’euros : en effet, le poids de la dette « budgétaire » était évalué en LFI 2022 à 36,4 milliards d’euros, soit un coût budgétaire de +17,8 milliards d’euros. L’effet de l’inflation sur les OATi devrait coûter près de 15,9 milliards d’euros auxquels il faut ajouter l’effet de l’augmentation des taux d’intérêt soit 1,5 milliard d’euros et d’autres effets de hausse (0,4 milliard d’euros). Par rapport à 2021 (charge de la dette de l’Etat de 36,6 milliards d’euros, la croissance est de +17,6 milliards).