Actualité

Alerte : fausse réforme des retraites en vue

Les annonces gouvernementales entourant la future réforme des retraites se multiplient mais attention :  va-t-on vers une vraie réforme ou cela va-il faire pschitt comme la dernière fois ?

Voilà le vrai sujet car c’est pas du tout pareil de repousser l’âge de départ à 65 ans en 2031… ou d’accélérer l’augmentation de la durée de cotisations (réforme Touraine) pour aller à 43 ans de cotisations en 2025 au lieu de 2035.

La question de l’ambition de la réforme des retraites est essentielle étant donné les enjeux : les derniers chiffres du COR nous disent qu’on pourrait atteindre 20 milliards de déficit dans 10 ans.  

  • La première option, du report de l’âge à 65 ans, permettrait de baisser le déficit à venir de 20 milliards,
  • La deuxième option, par contre, l’augmentation de la durée de cotisations, permettrait de réduire le déficit de 10 milliards d’euros seulement… (en 2030)

Alors comment qu’on nous présente ces deux options comme quasi identiques ? Parce que l’âge a toujours été brandi comme un totem par les syndicats et que les politiques ont peur de la rue et des mouvements de grèves. Par manque de courage, il y a un donc un risque que le gouvernement annonce repousser de 3 mois, par an, le nombre d’année de cotisations, soit une réforme a minima et cela juste pour faire croire aux marchés et à la Commission européenne qu’ils ont fait le job. Sauf que tous les problèmes resteront planquer sous le tapis.

Sous le tapis, le vrai coût des pensions des agents du public

Tous les ans, les employeurs publics « surcotisent » 40 milliards d’euros supplémentaires pour les financer. Soit la moitié de la recette de l’impôt sur le revenu.  Cela représente environ 200 euros par foyer fiscal et par mois. Il semble bon de rappeler également que les agents publics disposent, à cotisations et carrière égale, de 20% de pensions en plus.

Par ailleurs, il faut souligner qu’un allongement de la durée de cotisation touchera beaucoup moins les agents publics puisque ces derniers, bénéficiant de l’emploi à vie, valident dans leurs carrières beaucoup plus de trimestres car ils ont des carrières très linéaires : 171 trimestres en moyenne pour les agents de l’Etat contre 159 pour les salaires du privé (43 ans = 172 trimestres). Pour ainsi dire, ils ne seront pas toucher par la réforme des retraites qui risque de ne concerner (encore une fois) que le secteur privé.

Il est urgent de sortir de ce marché de dupes où une majorité de salarié du privé financent, sans le savoir, les pensions publiques en travaillant plus longtemps. Pour en sortir, c’est simple : 65 ans pour tous, pas de catégories actives, embauches des nouveaux entrants dans le public avec les mêmes retraites que dans le privé… Bref, une vraie réforme qui ne fait pas juste que cocher la case !