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Transport de patients : le soutien de l'armée de l'air

Engagée dans la lutte contre le COVID-19, l'armée de l'air a été engagée dans le cadre de l'opération « Résilience » avec ses avions en ce qui concerne le transfert de patients et le transport de personnels soignants et de matériel médical – confer une partie du bilan ci-dessous : 

Source : bilan des transferts de patients interrégionaux entre le 18 mars et le 1er avril (Santé publique France et l’État-major des armées (EMA) du ministère des armées (MINARM).

La mission de l'armée de l'air est de participer avec ses avions de transport tactique et stratégique à l'évacuation de patients atteints du COVID-19 pour désengorger les hôpitaux d’Île-de-France et du Grand-Est, menée avec l'aide du SAMU, des services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) et de la gendarmerie en complément notamment des petits avions turbopropulseurs affrétés par le ministère de la Santé, et des hélicoptères de la sécurité civile.

Disposant d'une grande expérience dans le domaine des évacuations médicales, notamment en OPEX (confer l'article du 31/03/2020), l'armée de l'air a mis en œuvre dans le cadre de l'opération Résilience une partie de sa flotte d'avions de transport dont les caractéristiques sont les suivantes :

Les capacités de transfert de patients atteints du COVID-19 des avions de l'armée de l'air sont les suivantes :

  • CASA CN-235 : 2 patients accompagnés de 4 soignants,
  • A400M ATLAS : 4 patients accompagnés de 8 soignants,
  • A330 PHENIX en configuration MORPHEE : 6 patients accompagnés de 13 soignants.

Le dispositif MORPHEE (module de réanimation pour patients à haute élongation d’évacuation) conçu pour équiper les avions ravitailleurs Boeing C135 et les A330 PHENIX de l'armée de l'air permet d'évacuer, avec une équipe de 5 médecins et de 8 infirmières ou infirmiers, jusqu’à 12 blessés (dont 4 à 6 sous ventilation artificielle) pendant un vol d’une dizaine d’heures sans escale – confer ci-dessous les différents modes de transport aéromédicalisé :

Les opérations de transfert de patients atteints du COVID-19 effectuées par l'armée de l'air sont les suivantes :

  • 18/03/2020 : 6 patients par un A330 PHENIX entre Istres et Mulhouse vers les HIA de Laveran (Marseille) et de Sainte-Anne (Toulon),
  • 21/03/2020 : 6 patients par un A330 PHENIX entre Mulhouse et le CHU de Bordeaux,
  • 24/03/2020 : 6 patients par un A 330 PHENIX entre Mulhouse et les CHU de Brest et Quimper,
  • 27/03/2020 : 6 patients par un A 330 PHENIX entre Mulhouse et le CHU de Bordeaux,
  • 31/03/2020 : 6 patients par un A330 PHENIX entre Mulhouse et Hambourg,
  • 02/04/2020 : 2 patients par un CASA entre le centre médical d'Orly[1] et les établissements hospitaliers du Centre-Val-de-Loire,
  • 03/04/2020 : 6 patients par un A330 PHENIX entre Metz- Nancy-Lorraine et Toulouse,
  • 03/04/2020 : 2 patients par un CASA entre le centre médical d'Orly et le les établissements hospitaliers du Centre-Val-de-Loire,
  • 03/04/2020 : 4 patients par un A400M ATLAS entre le centre médical d'Orly et Clermont-Ferrand,
  • 04/04/2020 : 4 patients par un A400M ATLAS entre le centre médical d'Orly et Montluçon, Aurillac,
  • 04/04/2020 : 2 patients par un CASA entre le centre médical d'Orly et Aurillac, Clermont-Ferrand,
  • 04/04/2020 : 1 personne suspectée d’être atteinte, par un CASA entre l’atoll de Faaite et Tahiti
  • 05/04/2020 : 4 patients par un A400M ATLAS entre Colmar et Toulouse.

Les opérations de transport de soignants civils qui avaient accompagné des patients ou renforcé les établissements hospitaliers de l'Île de France effectuées par l'armée de l'air sont les suivantes :

  • 01/04/2020 :  72 soignants par 3 C-160  TRANSALL entre Nice, Marseille, Brest et Paris,
  • 01/04/2020 : 41 soignants par 1 KC-130J « HERCULES » et 1 C-160 TRANSALL entre Brest, Marseille et Paris,
  • 05/04/2020 : 49 soignants par 2 FALCON 8X et FALCON 900[2], entre Brest, Quimper et Paris,
  • 12/04/2020 : 13 soignants par 1 CASA entre Nice et l'aéroport de Bâle-Mulhouse

Peuvent être aussi notées quelques opérations de transport par l'armée de l'air de fret médical et sanitaire qui sont les suivantes :

  • 31/03/2020 : 3 tonnes de matériel médical par l’A330 présidentiel mis en œuvre par l’Escadron de transport 60 vers Mayotte,
  • 07/04/2020 : 1,8 tonne de fret sanitaire (gel, masques, gants) entre la Réunion et Mayotte par un CASA des forces armées dans la zone sud de l’Océan indien (FAZSOI),
  • 19/04/2020 :

En outre, dans le cadre de l'EATC[3], la Luftwaffe a effectué le transfert le 29/03/2020 de 2 patients par un de ses A400M ATLAS entre Strasbourg et l’hôpital militaire d'Ulm.

Conclusion

A partir de son expérience et son expertise acquises notamment en OPEX, l'armée de l'air a effectué dans des délais restreints et dans l'urgence de nombreuses rotations aériennes dont les résultats sont les suivants :

  • Transfert de 55 patients - ce qui représente un peu moins de 10 % du nombre total de patients[4] transférés par différents moyens : voies ferrée civile (TGV), maritime militaire (porte-hélicoptères amphibie « Tonnerre » entre la Corse et le continent : 12 patients le 23/03/2020), aérienne civile (sécurité civile[5], SAMU, aéronefs civils médicalisés affrétés par le ministère de la santé), aérienne militaire par hélicoptères des armées de terre et de l'air ;  
  • Transport de plus de 170 personnels soignants dont 1/3 effectué avec les avions FALCON de Dassault mis gracieusement à la disposition de l'armée de l'air.

Les actions conduites dans le cadre de l'opération « Résilience » qui méritent d'être mises à l'actif de l'armée de l'air et qui s'ajoutent à sa participation aux différentes OPEX (Afrique, Moyen-Orient...) et missions sur le territoire national (catastrophes naturelles, épidémies d'autres natures...), sont autant d'éléments à prendre en compte pour respecter les objectifs relatifs à l'équipement des unités aériennes militaires en matière d'avions de transport tactique et stratégique de nouvelle génération dans les décennies à venir (A400 M ATLAS et A 330 PHENIX).


[1]    Hub de l'évacuation sanitaire de patients en vue de soulager les hôpitaux de la région Île-de-France, qui a été créé par l’État et armé avec la participation de l'armée de l'air, le SMUR, les SDIS et la Croix Rouge.

[2]    Respectivement aménagés pour 15 et 13 passagers, capables de se poser sur de petits aéroports par tous les temps et sans nécessiter d’infrastructures au sol, ils sont mis gracieusement (avec équipages et carburant) par la filiale Dassault Falcon Service (DFS) à la disposition de l'armée de l'air.

[3]    European Air Transport Command (EATC) basé à Eindhoven (Pays-Bas) résultant d’un projet initié en 1999 par le couple franco-allemand rejoint par la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Espagne et l’Italie et rassemblant les moyens aériens de transport de ces 7 pays, selon une logique de mutualisation et de partage qui vise à permettre un emploi optimisé des aéronefs de transport.

[4]    Confer l'article du Figaro Sciences du 06/04/2020 qui évalue ce nombre à plus de 610.

[5]    Avec ses hélicoptères légers EC-145 DRAGON (flotte de 36 en 2019) dont la capacité de transport chacun est d'un patient atteint du COVID-19.