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Territorialiser les décisions de restrictions sanitaires : oui. Mais aussi les allégements !

Un confinement localisé se met en place dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Le lundi 22 février 2021, les Alpes-Maritimes affichaient un taux d'incidence, sur une semaine, de 588 cas pour 100 000 habitants contre 190 cas pour 100 000 habitants en moyenne en France, en parallèle le taux de variant britannique y était supérieur à 50 %.

Le préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzales, a annoncé la mise en place pour les villes de l'aire urbaine littorale allant de Menton à Théoule-sur-Mer d'un confinement le week-end, du vendredi soir à 18h jusqu'au lundi à 6h du matin. Par ailleurs, les commerces de plus 5 000 mètres carrés (hors commerces alimentaires et pharmacies) ferment dès le mardi 23 février et les commerces de plus de 400 mètres carrés doivent réduire leur jauge d'accueil des clients de 10 à 15 mètres carrés par client. Tous les commerces non essentiels devront également fermer le week-end. Ces mesures locales s'ajoutent au couvre-feu national qui s'applique toujours la semaine et à la fermeture des galeries marchandes de plus de 20 000 mètres carrés.

Des mesures ciblées prises localement

Pour l'instant, ce confinement local ne doit s'appliquer que les deux week-ends prochains. Sur cette période, à Nice et dans ses alentours, les règles seront identiques à ce que la France a connu pendant le confinement du mois de novembre avec une restriction des déplacements autour de 5km du domicile pour une promenade ou sur présentation d'une attestation pour les motifs impérieux (courses, rdv médicaux, travail, etc.)

C'est la première fois que des mesures ciblées sont prises localement par la préfecture avec les maires et encore, le gouvernement mène-il encore la danse puisque le samedi 20 février, c'est bien le ministre de la santé, Olivier Véran, qui a demandé au préfet et aux élus du département de « prendre les mesures complémentaires allant d'un couvre-feu renforcé à un confinement local le week-end pour endiguer l'épidémie ».

Depuis octobre 2020, les préfets peuvent restreindre « lorsque les circonstances locales l'exigent et aux seules fins de lutter contre la propagation de la covid-19, interdire les déplacements de personnes conduisant à la fois à sortir d'un périmètre défini par un rayon de 100 kilomètres autour de leur lieu de résidence et à sortir du département dans lequel ce dernier est situé, à l'exception des déplacements » pour motifs impérieux. Les préfets ont également le pouvoir de fermer les marchés (couverts ou non), de réglementer l'ouverture des lieux de cultes ou de restreindre les rassemblements.

Le pouvoir de restreindre donc… mais pour l'instant pas d'alléger les mesures nationales. La France reste donc très en retard sur le sujet avec son système pyramidal, trop centralisé et bureaucratique. Et surtout un système où les élus locaux n'ont pas beaucoup leur mot à dire, pas même nos parlementaires qui ne sont consultés que pour allonger l'état d'urgence.

Tous les pays qui nous entourent, même ceux actuellement sous confinement national, ont mis en place des outils pour gérer localement la crise sanitaire. En Suisse, en Allemagne ou en Espagne, par exemple, la circulation du virus et la saturation des services de soins dans chaque territoire sont prises en compte et ce sont les régions qui décident du maintien des activités des commerces de proximité, de couvre-feu si nécessaire ou de restriction des horaires d'ouverture des restaurants. Certaines régions ou départements, en Bretagne notamment, ont en ce moment une circulation très faible du virus. Un arrêté préfectoral du 17 février 2021 a déjà levé partiellement l'obligation du port du masque dans toutes les communes du Morbihan. Après la mise en place de ce premier confinement localisé, la France doit commencer à réfléchir à une approche territorialisée dans les deux sens y compris s'agissant des allègements. Et objectiver en fonction d'indicateurs clairs et opposables les conditions de levée ou de renforcement des restrictions sanitaires.