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Rennes - Gestion : la capitale bretonne, plutôt bonne élève

En vue des élections municipales de 2020, la Fondation iFRAP mène, en partenariat avec Le Point, un audit de la gestion des 20 premières communes de France. Cette semaine, la ville de Rennes qui affiche un bon bilan, mais doit doper ses investissements.

Rennes est plus séduisante que la moyenne des 20 plus grandes communes françaises. Son taux d’attractivité – qui mesure le rapport entre le nombre d’emplois salariés et le nombre d’habitants – est en effet de 63 %, contre une moyenne de 54 %. A population équivalente, la ville affiche une attractivité de 14 % supérieure à celle de Reims, mais de 13 % inférieure à celle de Lille. 

Rennes compte 213 454 habitants, population municipale, dont plus de 135 350 personnes qui y travaillent. Depuis 2014, la métropole a gagné 1 758 emplois, tandis que le revenu annuel moyen augmentait de 282 euros, passant à 13 567 euros. Fin 2017, le taux de chômage y était d’ailleurs très inférieur à la moyenne nationale : 6,5 %, contre 8,9 % dans le reste du pays. Avec 55 % des ménages imposables, contre 43,7 % au niveau national. 

La ville compte 35 % d’habitants propriétaires de leur résidence principale et un taux de logements vacants de 7 %. Côté finances, on distingue deux types de dépenses. 

Les dépenses réelles de fonctionnement : Elles représentent 1 716 euros par habitant, dont la rémunération du personnel de la ville, qui s’élève à 908 euros par habitant. Malgré des dépenses de fonctionnement inférieures à la moyenne, la tendance est légèrement à la hausse : + 43 euros par habitant au cours du mandat. De surcroît, la moyenne des 20 premières villes baisse de 19 euros par habitant entre 2014 et 2017. 

Les dépenses réelles d’investissement : Elles s’élèvent à 582 euros par habitant et sont en baisse depuis 2014 : – 112 euros. Dans la plupart des communes équivalentes, les investissements ont également diminué : – 111 euros en moyenne. Rennes est la septième ville sur 20 pour les investissements. Les dépenses d’investissement sont pour 57 % des dépenses d’équipement : 44 % pour la construction, 34 % pour l’entretien des réseaux et de la voirie, et 27 % qui servent à subventionner les équipements à des tiers. 

Concernant la dette, la ville cumule deux caractéristiques : sa dette par habitant est de 618 euros plus faible que la moyenne, mais elle augmente : + 235 euros depuis 2014 pour atteindre 1 283 euros par habitant en 2017. Cela alors qu’elle diminue en moyenne de 58 euros dans les 20 premières villes. Ainsi, la capacité de désendettement de Rennes recule : elle est estimée à trois ans et demi. 

Enfin, en matière de fiscalité, l’ensemble des impôts et des taxes s’élève à 1 328 euros par habitant, dont 1 126 euros d’impôts locaux. Ces derniers ont augmenté de 62 euros par rapport à 2014 alors que la tendance des 20 villes est à + 137 euros. Parmi les 20 plus grandes villes de France, Rennes est la troisième la moins taxée. 

En résumé, le principal atout de Rennes est son endettement très inférieur à la moyenne des communes équivalentes (530 euros de moins par habitant par rapport à la moyenne des 20 premières villes de France). Si le niveau d’investissement mériterait d'être renforcé, cela doit donc se faire en préservant une pression fiscale et un endettement minimal. Un enjeu pour les prochaines élections municipales.

Les notes de la Fondation iFRAP

INVESTISSEMENT : 10,3/20

Plus les dépenses d’investissement sont importantes, meilleure est la note car ces dernières améliorent l’équipement disponible pour les habitants. Rennes a baissé ce poste de dépenses de 112 € par habitant sur le mandat. Avec 582 € de dépenses par habitant, elle est pile dans la moyenne des 20 premières communes : loin derrière Bordeaux (962 €) mais loin devant Saint-Etienne (396 €). 

PRESSION FISCALE : 14,1/20

En un mandat, la pression fiscale a un tout petit peu baissé à Rennes : – 7 € par habitant alors que les impôts ont augmenté de 116 € par habitant en moyenne dans les 20 premières villes de France (hors Paris). Rennes est la 3 e ville (sur 20) qui prélève le moins avec 1 328 € de prélèvements par habitant quand la moyenne est à 1 547 €. 

DETTE : 16,7/20

Rennes est dans une situation ambiguë. Si la dette a augmenté de 235 € depuis 2014, elle reste l’une des villes les moins endettées des 20 premières communes, en 5 e position avec 1 283 € de dette par habitant quand la moyenne des 20 premières villes est de 1 813 € par habitant. Seules Toulouse, Toulon, Le Mans et Villeurbanne font mieux. 

GESTION : 10,2/20

Avec 1 716 € de dépenses de fonctionnement par habitant, la ville dépense 35 € de moins par habitant que la moyenne des 20 premières villes… mais reste dans la moyenne des 20 premières villes en dépenses de personnel par habitant avec 908 €. 

Méthodologie : Indicateurs calculés en fonction du rattachement à une intercommunalité. En l’absence de comptes consolidés, la consolidation s’opère au prorata de la part de la population de la commune dans la population totale de la métropole, pour les postes de recettes et de dépenses.