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Marseille dans le rouge

En vue des élections municipales de 2020, la Fondation iFRAP mène, en partenariat avec Le Point, un audit de la gestion des 20 premières communes de France. Cette semaine, Marseille, une ville dans le rouge.

Les indicateurs de la deuxième ville de France sont tous dans le rouge. Entre 2014 et 2018, les dépenses de fonctionnement et les impôts locaux y ont beaucoup augmenté, les investissements s’y révèlent plus bas que le niveau moyen des 20 premières villes françaises. Même si le montant de la dette diminue, il reste très élevé. Une situation que la chambre régionale des comptes a jugée « préoccupante » dans un rapport publié début novembre. 

Avec un taux d’attractivité de 40 %, Marseille est moins attractive que la moyenne des 20 premières villes de France, qui se situe à 54 % – le taux d’attractivité désignant le rapport entre le nombre d’emplois salariés et le nombre d’habitants. Depuis 2014, la ville a gagné 1.936 emplois alors que 345.393 personnes y travaillent. Mais le revenu annuel moyen n’a augmenté que de 421 euros par habitant, pour s’établir à 13.545 euros en 2018.

Le taux de chômage à Marseille est supérieur à la moyenne nationale avec 10,1 %, contre 8,9 % dans le reste du pays. 40 % des ménages y sont imposables, contre 43 % au niveau national. En revanche, 44 % des habitants sont propriétaires de leur résidence principale (alors que la moyenne des 20 premières villes s’élève à 36 %) et le taux de logements vacants y est de 8 %. 

Les dépenses de fonctionnement s’élèvent à 2.111 euros par habitant. Entre 2014 et 2018, elles ont augmenté de 47 euros par habitant. Une hausse due en partie aux rémunérations du personnel de la ville, qui représentent une charge de 909 euros par habitant. 

Les dépenses réelles d’investissement atteignent 747 euros par habitant, soit 22 euros de moins que les 20 premières villes de France. Elles se répartissent à 68 % en dépenses d’équipement : 35 % pour la construction, 28 % pour l’entretien des réseaux et de la voirie. 23 % des dépenses réelles d’investissement servent à subventionner des équipements à des tiers.

Côté dette, cela se gâte. Si celle-ci a bien diminué de 313 euros par habitant depuis 2014, Marseille affiche encore une dette de 3.536 euros par habitant, soit 1.082 euros de plus que la moyenne des 20 premières villes. La ville se classe donc parmi celles où la dette par habitant est le plus élevée. Néanmoins, la capacité de désendettement est dans la moyenne, avec trois ans et demi. 

Enfin, s’agissant de la fiscalité, l’ensemble des impôts et taxes s’élève à 1.775 euros par habitant, dont 1.194 euros d’impôts locaux. Ces derniers ont augmenté de 306 euros depuis 2014. C’est la deuxième augmentation la plus forte des 20 premières villes, juste derrière Nice. Au final, en 2018, les impôts à Marseille sont plus élevés de 116 euros par habitant que la moyenne des 20 villes.

Les notes de la Fondation iFRAP

INVESTISSEMENT : 7/20

Plus les dépenses d’investissement sont importantes, meilleure est la note car ces dernières améliorent l’équipement disponible pour les habitants. A Marseille, ces dépenses s’élèvent sur la période 2014-2018 à 747 euros par habitant. Soit 22 euros de moins par an que la moyenne des 20 premières villes de France.

PRESSION FISCALE : 9,5/20

En un mandat, la pression fiscale a fortement augmenté, notamment les impôts locaux, avec 306 euros de plus par habitant alors que, dans les 20 premières communes, ils n’ont augmenté en moyenne « que » de 197 euros par habitant. C’est la seconde augmentation la plus importante sur les 20 premières communes.

NOTE DE GESTION : 9,6/20

Avec 2.111 euros de dépenses de fonctionnement par habitant, la ville dépense 113 euros de plus que la moyenne des 20 premières villes (1.998 euros). Marseille se classe ainsi parmi les 6 villes les plus dépensières en fonctionnement.

DETTE : 7,1/20

Même si Marseille parvient à réduire sa dette de 313 euros par habitant sur le mandat, la ville affiche encore la troisième dette la plus élevée par habitant parmi les 20 premières communes. Avec une dette de 1.082 euros de plus par habitant par rapport à la moyenne des 20 premières villes, la note de la ville ne peut être que mauvaise.

MÉTHODOLOGIE : Indicateurs calculés en fonction du rattachement à une intercommunalité. En l’absence de comptes consolidés, la consolidation s’opère au prorata de la part de la population de la commune dans la population totale de la métropole pour les postes de recettes et de dépenses.