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Lyon, une ville qui taxe mais investit peu

En vue des élections municipales de 2020, la Fondation iFRAP mène, en partenariat avec Le Point, un audit de la gestion des 20 premières communes de France. Cette semaine, Lyon, une ville qui taxe mais investit peu.

Sans surprise, Lyon est plus attractive que la moyenne des vingt plus grandes communes françaises. Son taux d’activité (le rapport entre le nombre d’emplois salariés et le nombre d’habitants) est en effet de 62 %, contre une moyenne de 54 %. Néanmoins, à population relativement proche, la métropole affiche une attractivité de 3 points inférieure à celle de Toulouse. Depuis 2014, elle a gagné 4 141 emplois, tandis que le revenu annuel moyen augmentait de 214 euros, passant à 17 451 euros annuels. Fin 2017, le taux de chômage y était inférieur à la moyenne nationale : 7,7 %, contre 8,9 % dans le reste du pays ; 62 % des ménages y sont imposables, ce qui est très au-dessus du niveau national (43,7 %) et même du niveau des 20 premières communes françaises (52 %) ; 34 % des habitants sont propriétaires de leur résidence principale et le taux de logements vacants y est de 8 %. Côté finances, on distingue deux types de dépenses. 

Les dépenses réelles de fonctionnement  : Elles sont, en moyenne, de 1 827 euros par habitant –la rémunération du personnel de la ville s’élève à 831 euros par habitant. Si la ville dépense 76 euros de plus que la moyenne des 20 communes, elle dépense 68 euros de moins en termes de dépenses de personnel et s’affiche 7 e en la matière. Malgré cela, les dépenses de fonctionnement de la ville ont augmenté de 115 euros sur le mandat, alors que les villes équivalentes ont baissé ce poste de dépense de 19 euros en moyenne. 

Les dépenses réelles d’investissement : Elles s’élèvent à 514 euros par habitant et sont en baisse depuis 2014 : – 193 euros. Lyon est en dessous de la moyenne en termes d’investissement. Dans la plupart des communes équivalentes, ces derniers ont également diminué : – 111 euros en moyenne. A Lyon, 74 % des dépenses d’investissement sont des dépenses d’équipements : 41 % pour la construction, 27 % pour l’entretien des réseaux et de la voirie et 17 % servent à subventionner les équipements à des tiers. 

La ville parvient également à faire (un peu) reculer sa dette par habitant, passant de 1 798 euros en 2014 à 1 740 euros en 2017. Elle affiche une performance dans la moyenne des 20 plus grandes communes de France. Sa capacité de désendettement est estimée à trois ans et quatre mois. 

Côté fiscalité, Lyon est la deuxième ville (sur 20) à avoir le plus augmenté les impôts : + 256 euros depuis 2014, pour atteindre 1 680 euros par habitant. Elle est ainsi la 4 e ville où les impôts et les taxes sont les plus importants. 

Le dernier mandat municipal se caractérise par une grosse augmentation de la fiscalité et une hausse importante des dépenses de fonctionnement, même si la ville est bien placée en dépenses de personnel. Deux points clairement négatifs, d’autant que les dépenses d’investissement ont également reculé. Une amélioration tout de même, avec un léger recul de la dette, mais qui place Lyon dans la moyenne des 20 premières villes capables de se désendetter : trois ans et quatre mois, quand la moyenne des 20 villes est à trois ans et cinq mois.

Les notes de la Fondation iFRAP

INVESTISSEMENT : 7,9/20

Plus les dépenses d’investissement sont importantes, meilleure est la note car ces dernières améliorent l’équipement disponible pour les habitants. Lyon, comme la plupart des villes, a baissé ce poste de dépenses : – 193 euros par habitant depuis 2014. Avec 514 euros de dépenses par habitant, Lyon se place 11 e sur 20 en termes de dépenses d’investissement : soit loin derrière Bordeaux (962 €) mais bien devant Saint-Etienne (396 €). 

PRESSION FISCALE : 9,6/20

En un mandat, la pression fiscale s’est beaucoup accentuée à Lyon : les impôts y ont augmenté de 256 euros par habitant, contre une moyenne de 84 euros par habitant dans les 20 premières villes. Lyon est la seconde ville où l’augmentation a été la plus forte et la 4 e ville la plus imposée de France par habitant, derrière Bordeaux, Toulouse et Nantes. 

DETTE : 12/20

Avec 1 740 euros de dette par habitant, la ville est dans la moyenne des 20 premières villes de France. Elle est parvenue à réduire cette dette sur le dernier mandat de 58 euros par habitant. 

NOTE DE GESTION : 9,6/20

Avec 1 827 euros de dépenses de fonctionnement par habitant, la ville dépense 76 euros de plus par habitant que la moyenne des 20 premières villes, mais 68 euros de moins en personnels. Les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 115 euros alors que les 20 premières villes affichent une tendance à la baisse (– 19 euros par habitant, en moyenne). Lyon se classe alors 15 e sur les 20 premières villes. 

Méthodologie: Indicateurs calculés en fonction du rattachement à une intercommunalité. En l’absence de comptes consolidés, la consolidation s’opère au prorata de la part de la population de la commune dans la population totale de la métropole, pour les postes de recettes et de dépenses.