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Les riches en France

La France en manque de riches !

Des récentes études ont été menées par des cabinets de stratégies, comme le Boston Consulting Group et Capgemini, ou par des banques d'affaires (Merrill Lynch) pour dresser le portrait des millionnaires et des milliardaires dans les différents pays du monde. Toutes ces études mettent en avant que la France a relativement moins de riches (aussi bien millionnaires que milliardaires) que ses pays voisins. De plus, en comparaison avec l'Angleterre, l'Allemagne ou les États-Unis, les Français les plus riches le sont principalement grâce à des héritages familiaux qu'à une contribution importante à l'économie.

Nombre de riches en France

Une étude réalisée par Merrill Lynch a eu pour but d'évaluer le nombre de millionnaires présents dans le monde, plus précisément le nombre de personne dont le patrimoine est supérieur à 1 million de dollars. Ainsi, c'est aux États-Unis qu'il y a le plus de millionnaires (3 104 000), suivies par le Japon, l'Allemagne (924 000), la Chine (535 000) et le Royaume-Uni (454 000). La France est sixième de ce classement avec 396 200 personnes détenant plus d'un million de dollars, soit 8 fois moins qu'au États-Unis et plus de deux fois moins qu'en Allemagne.

De plus, le patrimoine total des 50 personnes les plus riches de France atteint une valeur de 162 milliards d'euros. Ce montant est faible comparé aux 481 milliards d'euros que représentent les patrimoines des 50 américains les plus riches ou des 252 milliards des anglais [1], et ce montant est également en dessous du patrimoine des 50 allemands les plus aisés (181 milliards d'euros).

Ce déficit du nombre de personnes aisées, même rapporté à population égale, ainsi que du montant de leur richesse met en avant le fait que l'économie française tourne au ralenti. En effet, le manque de personnes riches s'explique en partie par le fait qu'il y a peu d'innovations en France, peu de prise de risques permettant aux investisseurs, en cas de réussite, de s'enrichir. De plus, les personnes les plus aisées d'une population sont en général celles qui investissent le plus et créent les opportunités pour le développement d'innovations et de l'économie plus globalement.

Old money vs New money

Cependant, est-il vrai que tous les riches contribuent au développement de l'économie ? En effet, bien que la old money (patrimoine provenant d'héritage) soit importante, on le voit en Allemagne avec les transmissions d'entreprises du Mittelstand, une économie a besoin, comme tout tissu vivant, d'un renouvellement des cellules qui la compose et donc de l'avènement de personnes de l'extérieur. Or, en France, ce taux de renouvellement est très faible en France.

Ainsi, une étude rapide menée sur les 25 Français les plus riches ( tous ne résident pas en France) montre, que 2 tiers sont issus de la old money et un tiers de la new money (patrimoine créé de son vivant). En comparaison, seulement un quart des 25 personnes les plus riches aux Etats-Unis et au Royaume-Uni est issu de la Old Money, et la moitié en Allemagne. Ceci est confirmée par une étude de Forbes et de la Société générale Private Banking qui a mis en avant que les personnes les plus riches dans les pays en fort développement (Chine, Inde, Brésil) sont des self-made-men et sont plus jeunes que les riches de France où, pour cette étude, seulement 33 % des personnes riches sont issues de la new money.

Conclusion

Ce tableau sur les riches de France permet d'identifier le principal mal de la société française : le manque d'innovation, de création d'entreprises et donc de dynamisme de l'économie. En effet, le manque de riches entreprenant et le niveau de leur richesse sont la cause et la conséquence de ce manque d'innovation : les riches n'étant pas suffisant pour investir, il y a peu d'incitations et d'opportunités pour les Français à innover et donc d'avoir une chance de rejoindre le clan des millionnaires.

[1] Il est cependant a noté que les personnes les plus riches du Royaume-Unis comprennent des businessmen d'anciens pays de l'URSS ayant bénéficié de la privatisation de secteurs tels que l'énergie.