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Depuis 2017, la fiscalité immobilière a augmenté de 25 milliards d'euros

Alors que le contexte budgétaire est particulièrement flou pour les propriétaires immobiliers, surtout pour les bailleurs à cause de l’incertitude qui règne sur les évolutions à venir de la taxe foncière, de la taxation des revenus locatifs ou du statut du bailleurles comptes du logement qui viennent d’être publiés indiquent que la fiscalité immobilière au sens large représente 99 Mds€ en 2024. Depuis 2017, la fiscalité immobilière a augmenté de 25 Mds€. Tant que la cascade appliquée au logement ne sera pas entièrement repensée pour en abaisser son coût, les difficultés du logement resteront criantes dans notre pays.

Le montant des prélèvements sur le logement atteint 99 Mds€ en 2024, en hausse de 2,8 %, et ce malgré la dégradation du marché immobilier. Cette dégradation impacte la TVA sur les logements neufs, les DMTO et l’imposition des plus-values immobilières. En revanche, les prélèvements sont tirés par la propriété, taxe foncière et IFI, et par la « consommation de service de logement », TVA et autres taxes sur l’énergie.

En 2024, les prélèvements sur les producteurs de logements représentent près de la moitié de la fiscalité immobilière. En effet, si on additionne imposition des revenus immobiliers, IFI, TFPB, taxes sur les charges, taxes sur les logements vacants et que l’on ajoute la THRS on atteint 49,5 % des prélèvements soit 49 Mds€.

Comme on le voit sur ce graphique, ce sont les prélèvements sur les producteurs, autrement dit les propriétaires et bailleurs, qui ont le plus nettement augmenté.

Les prélèvements sur le logement – Présentation comptes du logement 2017 et 2024
(chiffres en M€, évolution et structure en %)

 

2017

2024

Evol.
2017/2024

Structure
2024

Prélèvements sur la consommation de logement

15 764

25 813

63,7

26

TVA (énergie, charges)

11 219

15 071

34,3

15,2

Autres taxes sur les produits (énergie, assurance)

4 545

7 019

54,4

7,1

Taxe d’habitation sur les résidences secondaires

/

3 723

 

3,8

Prélèvements sur les producteurs de logement

31 479

45 315

43,9

45,7

Impositions sur les revenus immobiliers*

7 123

8 895

24,9

9

Impôt sur la fortune immobilière

/

2 644

 

2,7

Taxe foncière sur les propriétés bâties

22 122

30 490

37,8

30,7

Taxes sur les charges

2 172

2 860

31,7

2,9

Taxes sur les logements vacants LV et d'habitation LV

62

426

587

0,4

Prélèvements sur l'investissement en logement

14 037

15 084

7,45

15,2

Taxes d'urbanisme

993

786

-20,8

0,8

TVA sur terrains (non récupérée)

872

962

10,3

1

TVA sur logements neufs

6 493

6 283

-3,23

6,3

TVA sur dépenses d'entretien

4 191

5 659

35

5,7

TVA sur frais d’agence et frais de notaire

1 488

1 393

-6,4

1,4

Prélèvements sur les mutations

13 537

13 001

-3,9

13,1

DMTO bruts

11 606

11 235

-3,2

11,3

Contribution de sécurité immobilière

248

239

-3,6

0,2

Impôt, prélèvements sociaux PV immobilières

1 683

1 526

-9,3

1,5

Ensemble des prélèvements

74 817

99 212

32,6

100

 

Comme le souligne le rapport, entre 2014 et 2024, l’évolution des prélèvements obligatoires sur le logement a été supérieure à celle de l’ensemble des prélèvements obligatoires. 

Dans l’étude que nous avions publiée en 2024 sur la politique du logement, nous reprenions la représentation du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) selon le cycle de vie du logement. Elle est un peu différente de celle de l’INSEE/Ministère du Logement, dans le sens où elle écarte les taxes sur la consommation (TVA sur les charges et l’énergie), mais elle rajoute d’autres taxes notamment d’aménagement. A l’époque, le CPO parvenait à un total de 91 Mds€. Nous avons reproduit cette présentation avec les chiffres 2024 des comptes du logement (et lorsque les chiffres manquaient à partir de différentes sources).

Le total est de 97 Mds€, soit une progression de près de 6,6 % en 2 ans, malgré l’atonie du marché immobilier. On comprend à travers ces chiffres que la politique du logement ne pourra pas être relancée tant que ce secteur sera considéré comme une « vache à lait » fiscale, particulièrement en ce qui concerne la détention / location, qui visent particulièrement les bailleurs.

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Répartition des prélèvements selon le cycle de vie du logement

Sigles :

CRL : Contribution annuelle sur les revenus locatifs [1]CSI : Contribution de sécurité immobilière • DMTG : Droits de mutation à titre gratuit[2][3]DMTO : Droits de mutation à titre onéreux • FNAL : Fonds national d'aide au logement[4]IFI : Impôt sur la fortune immobilière • PEEC : Participation des employeurs à l'effort de construction[5]PS : Prélèvements sociaux • PVI : Plus-values immobilières[6]TA : Taxe d'aménagement[7]TAP : Taxe d'archéologie préventive[8]TCTNRC : Taxe sur la cession des terrains nus devenus constructibles[9]TFPB : Taxe foncière sur la propriété bâtie • THRS : Taxe d'habitation sur les résidences secondaires • TLV/THLV : Taxe sur les logements vacants/Taxe d'habitation sur les logements vacants • TS : Taxe de séjour[10].


 


[1] https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/17/amendements/1906A/AN/1887.pdf

[2] https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2018-01/20180125-rapport-prelevements-obligatoires-capital-des-menages_0.pdf

https://fortunyconseil.fr/blog/augmentation-des-droits-de-succession-et-donation-en-2023/

[3] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000051168007

[4] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000051168007

[5] https://www.budget.gouv.fr/documentation/file-download/21081

[6] https://www.montpellierimmo9.com/actualites/fiscalite-finance/ppl-exoneration-plus-value-immobiliere-acceleree

[7] https://www.budget.gouv.fr/documentation/file-download/21081

[8] https://sections.solidairesfinancespubliques.info/180/files/180/documents/actions/250129_Dossier_SolidairesFinancesPubliques_Taxes_urbanisme.pdf

[9] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000051168007

[10] https://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/Etudes-et-statistiques/OFGL/rapport%202025/Rapport%20OFGL%202025_v0930.pdf