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Transition écologique : régression ou progression

Sur l'écologie, les fortes turbulences des dernières semaines ont permis de clarifier les deux voies ouvertes: soit un monde de décroissance verte, soit un monde de croissance verte. Sur les sept milliards d'êtres humains, dans les pays développés, très peu sont prêts à accepter les conséquences de la décroissane. Encore beaucoup moins dans les pays en développement. Sauf établissment d'un régime de dictature sur le modèle du livre d'Orwell 1984, cette voie est une impasse. Seule la croissance verte reposant sur le progrès technologique a des chances d'éviter les catastrophes annoncées.

Chaque année, la publication par l’ONG Global Footprint Network du jour où les êtres humains consommeraient plus que ce que la terre peut produire donne la mesure du défi auquel nous faisons face. Cette année c'était le 1er août. Ce signal d’alerte est impressionnant, mais ce qu'il ne dit pas, c’est ce qu’il faut faire : diminuer le nombre d’êtres humains sur terre comme le proposent certains ? ou d’animaux domestiques ? ou mener une politique autoritaire de restrictions et de décroissance comme le souhaitent d’autres ? Mais pourquoi ne pas en appeler au génie humain ?   

Le cas le plus évident est celui de l’énergie. On suppose que Global Footprint Network a constaté que la consommation mondiale de pétrole, de gaz et de charbon est plus rapide que les découvertes ou les mises en exploitation de nouveaux gisements. Et la déforestation plus rapide que le développement de nouvelles forêts ou l’amélioration dans les méthodes d’exploitation des anciennes. Mais le potentiel des énergies comme le solaire, l’éolien et le nucléaire classique est tel qu’elles pourraient fournir de l’énergie aux futurs 10 milliards d’êtres humains. Quant aux perspectives de la fusion nucléaire, si elles sont lointaines, elles garantissent une disponibilité infinie d’électricité.

Dans ce domaine comme dans les autres, le message de Global Footprint Network est que si l'on ne change pas de technologies ou de méthodes, la terre sera effectivement incapable de fournir ce dont les êtres humains souhaitent disposer. Un souhait légitime, on voit mal pourquoi le reste de l’humanité et nos descendants ne bénéficieraient pas de santé, d’éducation, de confort, de loisir et de culture aussi bons ou meilleurs que nous.

Le second domaine critique est celui de la nourriture. Dans ce domaine aussi le jour du dépassement de la terre est calculé en l’état actuel des méthodes d’agriculture et de logistique. Or comme le montre la FAO, la productivité de l’agriculture est encore extrêmement faible dans de très nombreux pays, et une grande partie de ce qui y est produit se trouve perdu faute de moyens de conservation, de transport et de distribution adéquats.  

La situation actuelle n’est pas nouvelle. En France au moyen âge, en Irlande ou en Suède au XIXème siècle, ces pays ne pouvaient pas nourrir toute leur population malgré des consommations très modestes. Si le niveau de vie y est maintenant parmi les plus élevés du monde, (malgré un doublement du nombre d'habitants en Suède), ce n'est évidemment pas parce qu'ils ont imposé des mesures de restrictions par la contrainte.   

Conclusion

Le message de Global Footprint Network est très utile mais à condition de ne pas retomber dans un malthusianisme paralysant, et dangereux puisque les politiques de restrictions seront sans effet face aux volontés des populations. Ce signal d’alarme doit être utilisé pour renforcer les recherches scientifiques et techniquies. Une démarche utile non seulement à la France mais à toutes les populations qui souhaiteront suivre la voie du développrement. Les ampoules LED qui diviseront par dix, dans le monde entier, la consommation d'électricité pour l'éclairage sont un modèle et un espoir. 

Deux leçons du cuivre

En 1972, le cuivre était cité par le célèbre rapport du Club de Rome comme le cas le plus critique d'une ressource qui, en supposant une consommation constante et un doublement des ressources connues, serait épuisée 36 ans plus tard, soit il y a dix ans.

En réalité, la consommation de cuivre a augmenté mais les ressources connues et le recyclage aussi. Et dans les télécommunications, les câbles  en cuivre ont été remplacés  par des fibres optiques dix mille fois plus performantes et faites à partir de silicium, matériau très commun sur la planète. Ou par les ondes utilisées par les satellites et les téléphones sans fil (GSM), une solution encore plus brillante qui remplace l'utilisation d'une ressource matérielle qui s'use et se raréfie par des ondes inusables quand on s'en sert.  

Le cas du cuivre montre que les capacités de la planète sont encore inconnues et peuvent être surprenantes, et celles des êtres humains encore plus.