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Fonctionnaires : ce que veulent les candidats à la présidentielle, ce que cela coûtera à l'Etat

Face au choc inflationniste, Emmanuel Macron a annoncé un dégel du point d'indice pour un coût de 2 milliards d'euros par an. Pour l'heure, le président-candidat ne s'est pas encore prononcé sur l'évolution du nombre de fonctionnaires. Tous les autres candidats, à l'exception de Valérie Pécresse veulent accroître significativement leur nombre dans les secteurs de la santé, la justice ou encore l'éducation. En 2019, la France comptait 5,6 millions d'agents publics (soit 200 000 postes en plus depuis 2012), ce qui représente pour cette année une masse salariale de près de 316 milliards d'euros (pensions comprises). 

Ceux qui veulent massivement augmenter les effectifs

Fabien Roussel fixe dans son programme l'objectif de créer 500 000 emplois dans la fonction publique et la titularisation des non titulaires. Un effort de recrutement qui pèserait sur les finances publiques pour près de 18 milliards d'euros environ. Il y ajoute une revalorisation du point d'indice de 30%, ce qui représente un coût de 60 milliards. En tout, son programme prévoit une hausse de 78 milliards d'euros par an. 

Jean Luc Mélenchon, lui, vise 300 000 recrutements dans les EHPAD et le médico-social, 200 000 dans l'Education nationale, 150 000 pour la petite enfance, 100 000 soignants pour l'hôpital public, 65 000 dans la Justice, 12 000 policiers et 30 000 dans l'enseignement supérieur et la recherche. Soit 857 000 ciblés sur un objectif de +1 million d'agents, soit un coût de 36 milliards d'euros par an. Il ajoute aussi un rattrapage du point d'indice : 10% en général et 30% pour les enseignants. En tout, son projet mise sur 75 milliards d'euros supplémentaires. 

Enfin, Yannick Jadot souhaite recruter 1 000 nouveaux agents dans l'inspection du travail mais aussi 65 000 enseignants, 125 000 AESH, 6 000 agents pour la médecine scolaire. Du côté de la justice, il précise vouloir créer 3 000 postes de magistrats, 8 000 agents de tribunaux et 20 000 agents dans le cadre de la justice des mineurs. Au final, un plan de recrutement de 228 000 personnes pour 8 milliards auxquels il faut ajouter un rattrapage du point d'indice de 10% pour le personnel soignant et une revalorisation salariale dans le reste de la fonction publique (non précisée à ce stade mais si l'hypothèse de 10% est retenue - alignement sur la proposition de revalorisation du SMIC - le coût serait de 20 milliards d'euros supplémentaires).

Ceux qui proposent des renforcements ciblés

Anne Hidalgo veut renforcer la présence de policiers et de gendarmes et recruter des magistrats, des greffiers et des travailleurs sociaux. Sans précision supplémentaire, elle indique cependant vouloir consacrer 4 milliards d'euros par an pour les questions de Justice, sécurité, démocratie et diplomatie.  

Marine Le Pen, elle, souhaite recruter 7 000 policiers et gendarmes, 3 000 postes de personnels administratifs et environ 11 500 magistrats. Soit un coût de 650 millions d'euros par an pour le recrutement de 21 500 agents. La candidate souhaite aussi engager un effort de recrutement dans les armées et recruter davantage de personnel mais sans plus de précision.  

De son côté, Éric Zemmour veut recruter 3 000 magistrats et greffiers pour 500 millions d'euros mais aussi renforcer nos capacités d'action dans l'espace cyber en créant une filière militaire spécifique. Il est aussi en faveur d'un grand plan de recrutement dans la Santé : 40 000 personnels hospitaliers, plus 1 000 médecins salariés par l'Etat pour lutter contre les déserts médicaux. Dans l'Education, il propose le recrutement de 50 000 AESH. Soit un effort de recrutement de +97 000 agents pour une dépense d'environ 4 milliards par an. 

La cure d'austérité de la candidate LR

Valérie Pécresse propose de réduire les effectifs publics. La candidate propose la suppression de 200 000 postes dans l'administration, soit une baisse de 10% qu'elle souhaite focaliser sur "l'administration administrante", c'est-à-dire les fonctionnaires qui gèrent le trop plein de normes et de procédures. En parallèle, elle propose de recentrer l'Etat sur ses fonctions essentielles (protéger, éduquer et soigner) via le recrutement de 50 000 agents. Au final, son programme table sur une baisse de 150 000 postes publics, ce qui reviendrait à une économie de 9 milliards d'euros par an.