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Absentéisme : Montpellier conteste sa place de n°1 au classement iFRAP

Mardi 4 mars, la Gazette des Communes revenait sur l'étude, Podiums, les 30 premières villes de France de la Fondation iFRAP et sur les contestations de la ville de Montpellier (voir notre réponse sur l'absentéisme des agents de la ville, en cliquant ici).

La maire de Montpellier a écrit le 27 février 2014 à la Fondation iFRAP pour relever une « erreur méthodologique » et le mode de calcul « aléatoire » de son étude sur la gestion des 30 plus grandes villes de France, dans laquelle Montpellier décroche la pôle position de l'absentéisme. Le think tank rétorque en regrettant le manque d'harmonisation du calcul de l'absentéisme.

Avec 39,16 jours d'absence en moyenne par agent et par an et un taux d'absentéisme de 17,48% (toutes causes confondues), la ville de Montpellier arrive en tête du « palmarès de l'absentéisme » établi par la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (iFRAP). Une première place que la ville de Montpellier conteste. La maire, Hélène Mandroux, a écrit le 27 février au président de la Fondation iFRAP pour relever une « importante erreur méthodologique » : le document-source (rapport sur l'état de la collectivité 2011) intègre les dimanches et jours fériés, alors que l'étude iFRAP calcule le taux d'absentéisme en utilisant le rapport jours d'absence sur nombre de jours travaillés. La ville de Montpellier refait le calcul : en posant le rapport 39/365, elle arrive à un taux d'absentéisme de 11%.

Cela ne convainc pas la directrice de l'iFRAP, interrogée le 3 mars par La Gazette des communes. « Quoi qu'il en soit, en nombre de jours d'absence par agent, Montpellier reste première du classement. » Il est vrai que l'absentéisme est une « préoccupation majeure » de la ville de Montpellier, comme la collectivité le reconnaissait elle-même en réponse au rapport de la Chambre régionale des comptes de novembre 2013. Celui-ci soulignait un quasi-doublement entre 2007 et 2011 (de 24,01 à 39,90 jours d'absence par an et par agent), toutes causes confondues. Une situation que la ville attribue à des vagues successives, depuis 2009, de « déprécarisation » de centaines de vacataires, notamment du secteur scolaire, petite enfance et entretien. L'effectif a gagné 709 agents entre 2007 et 2011 (de 3.363 à 4.072).

Le calcul pose un problème de fond - Au-delà de la situation montpelliéraine, le calcul de l'absentéisme pose un problème de fond selon la directrice de l'iFRAP : « La ville de Montpellier n'est pas seule à avoir réagi. Grenoble, 2e du palmarès, l'a fait également. Mais il n'existe pas de mode de calcul défini par des textes officiels. Dans notre méthodologie, nous mettions cartes sur table en indiquant n'avoir pas trouvé de définition commune du calcul du taux d'absentéisme dans les bilans sociaux. Amiens nous avait d'ailleurs indiqué ne pas vouloir participer en raison du manque d'harmonisation des données. Faut-il alors ne plus publier de classement ? Les citoyens demandent de la transparence sur ce sujet tabou. Nous pensons qu'il faut utiliser le rapport au nombre de jours travaillés, car une base calendaire fait baisser artificiellement le taux d'absentéisme. En outre, cela permettrait de comparer avec le privé. »

Dans une mise au point publiée sur son site Internet le 3 mars, la Fondation espère que « les responsables locaux la rejoindront sur la nécessité d'adopter un référentiel commun aux différentes branches de la fonction publique et de la sécurité sociale, en adéquation avec la computation la moins biaisée possible ».

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