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Evaluation des enseignants : il y a urgence

Dans certains établissements de mon département, il est clair que l'objectif de paix sociale prime sur le souci de la performance. Les chefs d'établissement notent leurs enseignants, mais leur notation est barêmée, ce qui signifie qu'elle fonctionne sur le principe des catégories, aux antipodes d'une logique de cas individuels. Le poids de la note dans le développement de carrière de l'enseignant est purement symbolique. Le poids d'un chef d'établissement d'un collège ou d'un lycée privés sous contrat avec l'Etat – son influence sur les mutations et les promotions – est plus déterminant que dans le service public.

Témoignage de Jean-Charles Ringard, Inspecteur d'académie, directeur des services départementaux de l'Education Nationale de Seine-Saint-Denis, janvier 2004. Commentaire : Quand monsieur Ringard parle de "paix sociale", ce ne sont pas des émeutes dans les banlieues qu'il redoute, mais des manifestations de mauvaise volonté des enseignants (absentéisme, grèves, tensions dans les réunions et conseils de classe, demandes de mutation, recours hiérarchiques systématiques ...) et de déchaînement de leurs syndicats. Et loin de n'exister que dans "certains" établissements de Seine-Saint-Denis, ce problème est général dans tous les établissements de France, sauf dans une infime minorité (5%) - souvent les mieux cotés - où les Directeurs ont réussi à prendre du pouvoir.

Avec la mise en place du chèque éducation recommandé par la Commission Attali et la fin de la carte scolaire, les parents vont pouvoir évaluer les établissements, en votant avec leurs pieds. Il est urgent que les enseignants exigent d'être évalués et payés en fonction de leurs résultats.