Actualité

Plus 10 à 30 milliards de dépenses : ce que proposent les candidats pour la Défense

La France dépense actuellement 41 milliards d’euros pour sa Défense (46 milliards en incluant les pensions militaires). Les pays membres de l’OTAN s’engagent à atteindre une dépense de Défense à 2% du PIB, un objectif atteint pour l’instant par la France en 2020 mais uniquement grâce à la chute du PIB cette année-là. Selon les prévisions du gouvernement, la dépense de Défense aurait atteint 2,07% de la richesse nationale en 2021 et atteindrait 2,15% en 2022.

La position la plus partagée par les candidats est la sortie de la France de l’OTAN qui est soutenue par Fabien Roussel, Jean Lassalle, Nicolas Dupont-Aignan, Eric Zemmour, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon qui milite, lui, en faveur d’un renforcement de l’ONU comme « seul organe légitime pour assurer la sécurité collective ».

Ceux qui veulent augmenter les moyens de la Défense 

Marine Le Pen veut augmenter le budget de la Défense de 14 milliards d’euros d’ici 2027, le passant de 41 à 55 milliards d’euros tandis qu’Éric Zemmour propose désormais une augmentation d’environ 30 milliards d’euros d’ici 2030 pour atteindre 70 milliards d’euros (en octobre 2021, il misait sur un budget de la Défense à 60 milliards d’euros à partir de 2025). Cet effort doit venir financer la construction d’un second porte-avions et aussi la revalorisation de 20% des soldes militaires, des actifs et des réservistes, dès 2023.

Nicolas Dupont-Aignan propose une hausse du budget de la Défense de 0,5% du PIB (de 2 à 2,5%). Il chiffre l’effort à 10 milliards d’euros d’ici 2027 pour venir financer l’embauche de 50 000 militaires (pour un coût de 2,5 milliards sur le quinquennat), le renforcement des investissements en équipement notamment en drones et en frégates (600 millions d’euros).  Il propose une revalorisation des soldes militaires et de la condition militaire (formation et hébergement) pour 500 millions d’euros. 

Valérie Pécresse rejoint Nicolas Dupont-Aignan et Éric Zemmour sur le besoin de construire un second porte-avions d’ici à 2038. Le coût de construction d’un second porte-avions coûterait entre 4 et 6 milliards d’euros. Valérie Pécresse veut aussi exclure les investissements liés à la Défense du calcul du déficit public, ce qui reviendrait à faire baisser de 13 milliards d’euros le déficit français calculé au sens de Maastricht (règle des 3%).

Ceux qui veulent fixer de nouveaux objectifs prioritaires

Anne Hidalgo et Yannick Jadot se sont positionnés, tous les deux, en faveur d’une révision de la loi de programmation militaire mais sans donner d’objectif chiffré.

Le candidat des Verts s’est également positionné pour la création d’une force européenne commune composée de 5 000 hommes ce qui reviendrait à ouvrir l’Eurocorps aux 27 – aujourd’hui ce corps de près de 900 hommes n’est ouvert qu’à 5 nations européennes et comptent près de 500 Français et Allemands.

Enfin, Anne Hidalgo propose de renforcer le contrôle du Parlement sur les opérations extérieures de plus de 4 mois dont le déploiement devra être confirmé par un vote.

Ceux qui proposent de remettre en place un service obligatoire

De nombreux candidats (Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan et Éric Zemmour) souhaitent remettre en place une forme de service national obligatoire. Si les formes varient, le rétablissement d'un service militaire par classe d'âge de 3 à 6 mois reviendrait à prévoir un budget supplémentaire pour la Défense de 3 à 5 milliards d'euros par an.