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Malgré tous les budgets de l'Etat, la France loin derrière pour l'innovation

Il est assez sidérant de lire dans le bulletin de l'INSEE, l'industrie en France, édition 2008, que la France se place en dixième position en Europe dans un indice synthétique de l'innovation mis en place par la Commission européenne, loin derrière les pays nordiques et surtout l'Allemagne (quatrième rang) et la Grande-Bretagne (cinquième rang).
Le rapport note un maintien de leur leadership et un effritement de la position de la France.

On peut s'en étonner à voir les sommes considérables consacrées par l'Etat à « aider » l'innovation que ce soit à travers ANVAR, devenu Oséo-Innovation, Oséo ou la Caisse des Dépôts ou les programmes tels que AII …

Mais il faut être fou pour ne pas comprendre que hors des domaines où la puissance financière est l'élément clé, c'est-à-dire essentiellement le spatial et le nucléaire, l'Etat n'a rien à faire à « aider » l'innovation.

Notre erreur, magistrale, est triple :

- financer l'innovation ne peut être le fait d'un seul ou de deux guichets, car personne ne détient la clé du succès et il est classique de voir les meilleurs projets, ceux qui sont les plus novateurs mais dérangent, refusés partout avant de trouver preneur au dixième essai. Multiplier les guichets de financement et la concurrence entre eux est essentiel à la réussite de toute politique d'innovation.

- Si celui qui prend la décision d'investir de l'argent ne le fait pas de sa poche mais avec l'argent public, son objectif ne sera pas de réussir, ce qui demande des années de persévérance et de combats dans l'adversité, mais de faire croire aux politiques qui votent l'argent qu'il est utile et réussit pour que soient renouvelés ses crédits. D'où le financement de projets qui brillent, permettent de faire la une de la publicité même si aucun acteur privé n'y aurait engagé un kopek.

- D'où également nombre de projets que l'organisme d'Etat se met à financer en montant dans un train déjà en marche. Qui du secteur privé refuserait une subvention ou un prêt à taux zéro ? Mais cela permet à l'organisme financeur de mettre le succès, qui a eu lieu sans lui, à son tableau de chasse.

C'est peut-être parce que nos partenaires dans la Communauté, pays nordiques, Allemagne, Grande-Bretagne ont les pieds sur terre qu'ils se sont bien abstenus de créer des ANVAR ou des AII et qu'ils nous dament le pion en matière d'innovation.