Actualité

Impôt sur le revenu : de -7 milliards à +16 milliards selon les programmes

L’impôt sur le revenu devrait rapporter, selon les prévisions de Bercy, 82,4 milliards en 2022, soit 3,2 points de PIB. La recette était de 73 milliards en 2017 soit 3,2 points de PIB… Sur ce quinquennat, les Français n’auront donc pas bénéficier d’une baisse de cet impôt qui compte aujourd’hui 5 tranches (0, 11, 30, 41 et 45%). Tour d’horizon des propositions des candidats pour réformer l’impôt sur le revenu :

Premièrement, Emmanuel Macron Si réélu, l’actuel président de la République propose que les couples non-mariés puissent faire une déclaration commune pour l’impôt sur le revenu. La mesure concernerait 8 millions de Français et sur le principe de la conjugalisation des revenus permettrait, en moyenne, de baisser la fiscalité des ménages concernés de 12%. Les couples en union libre représentent 21% des couples. La baisse maximale d’impôt sur le revenu liée à la mesure s’élèverait à 2,9 milliards d’euros par an.

Valérie Pécresse, elle, veut diminuer le poids de l’impôt sur le revenu et pour cela, elle propose d’augmenter le crédit d’impôt, de 6 000 à 10 000 euros par an, pour les emplois de service à la personne Elle souhaite, également, défiscaliser les pensions alimentaires. Respectivement, ces deux mesures baisseraient la fiscalité de -500 et -200 millions d’euros.

Marine Le Pen propose d’exonérer d’impôt sur le revenu tous les jeunes actifs jusqu'à 30 ans (une mesure proposée aussi sur l’impôt sur les sociétés, pour les jeunes entrepreneurs, pendant les 5 premières années de leur activité). Sur l’impôt sur le revenu, la mesure équivaut à une baisse de 3,6 milliards d’euros. La candidate souhaite aussi mettre en place une pleine part fiscale dès le 2ème enfant (pour une baisse de -3 milliards) et rétablir la demi-part fiscale pour les veuves et les veufs (entre – 800 millions et -1 milliard d’euros). Soit 7,6 milliards d’euros de baisse au total.

Éric Zemmour propose aussi de rétablir la demi-part fiscale pour les veuves et les veufs (entre -800 millions et -1 milliard d’euros) et souhaite exonérer à 100% la prime de participation des salariés (coût pour les recettes publiques : -1,2 milliard d’euros) et à 50% (pendant 5 ans) les intérêts d’emprunt liés à l’acquisition d’une résidence principale pour les primo-accédants de l’impôt sur le revenu (pour un coût pour les recettes publiques de -700 millions). Éric Zemmour veut aussi doubler le plafond du quotient familial, de 1 592 à 3 000 euros. Soit une baisse total d’impôt sur le revenu de 5,6 milliards d’euros par an.

A l’inverse, Jean-Luc Mélenchon veut supprimer le quotient conjugal, une mesure qui augmenterait de 7 à 11 milliards d’euros la fiscalité des ménages au minimum. Il veut y substituer un crédit d’impôt famille…  Mais Jean-Luc Mélenchon propose surtout de passer à 14 tranches en les allégeant pour les personnes gagnant moins de 4 000 euros par mois et en les augmenter jusqu’à 90% pour les personnes qui touchent 33 000 euros par mois (ce qui reviendra à augmentation la fiscalité de 5 milliards d’euros). En plus de cela, il souhaite que les Français de l’étranger paient la différence entre l’impôt sur le revenu qu’ils paient à l’étranger et le barème auquel ils seraient théoriquement soumis en France. Soit au total 16 milliards d’euros de plus par an d’impôt sur le revenu.

Dans la même veine, Yannick Jadot veut aussi supprimer le quotient conjugal pour 7,5 milliards d’euros d’augmentation de la fiscalité des ménages et le candidat propose également d’augmenter le nombre de tranches de l’impôt sur le revenu avec une tranche maximum à 60% mais cela, sans s’engager sur un nombre précis de tranches additionnelles. Le rendement supplémentaire de sa réforme doit être de 3,6 milliards supplémentaires. Soit au total plus de 14,6 milliards d’impôt sur le revenu par an en plus pour les Français !

Enfin, Fabien Roussel vise 15 nouvelles tranches sans en préciser à ce stade le rendement. Même flou pour Anne Hidalgo qui a indiqué sa volonté de réformer l’impôt sur le revenu pour lutter contre les possibilités de contournement et mettre fin à l’évasion fiscale.