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Allocations, quotient familial... Le coût réel des propositions des candidats à la présidentielle

Même si la France reste le pays d'Europe avec le plus fort taux de fécondité, ce dernier a chuté pendant 5 années de suite jusqu'à atteindre 1,82 enfant par femme en 2020... avant de remonter à 1,83 en 2021. Face à ce constat, de nombreux candidats se sont positionnés en faveur d'un renforcement de la politique familiale. 

Revaloriser les prestations : 3 milliards d'économies pour Marine Le Pen et de 1,6 milliard à 4,4 milliards d'euros de dépenses supplémentaires pour les autres

Au niveau des prestations, Valérie Pécresse, propose la création d'une allocation pour le premier enfant de 900 euros par an, versée à tous les parents qui auront un enfant et ce, jusqu'à ses 18 ans et qui s'ajoutera à la prime pour l'accueil du jeune enfant (Paje). Elle souhaite aussi augmenter de 20% les allocations dès le 2ème enfant en les faisant passer de 1 595 à 1 900 euros par an. Des mesures qui représentent une dépense supplémentaire de 2,6 milliards d'euros par an sur les allocations familiales. 

Éric Zemmour, de son côté, propose de verser 10 000 euros pour chaque naissance "en zone rurale", une mesure qui pourrait représenter jusqu'à 2,4 milliards de dépenses supplémentaires tandis que Marine Le Pen vise un doublement de l'allocation de soutien familial pour 91,4 millions d'euros. 

Éric Zemmour et Valérie Pécresse, proposent tous deux de revenir à l'universalité des allocations familiales pour un coût de 800 millions d'euros par an tandis que Nicolas Dupont-Aignan opte pour une multiplication par deux du plafond de revenu pour toucher les allocations familiales, pour un coût relativement similaire.  

Toujours du côté des prestations, Éric Zemmour et Marine Le Pen souhaitent tous les deux en réserver le versement aux Français même si la proposition de Marine Le Pen a désormais évolué puisqu'elle propose de réserver les prestations familiales (allocations familiales, de rentrée scolaire, PAJE) aux foyers dont au moins un parent est de nationalité française, ce qui reviendrait à économiser 3,1 milliards d'euros. Notons que la suppression du versement des aides sociales aux étrangers extra-européens ferait baisser les dépenses de prestations familiales d'un montant que l'on peut estimer aussi à 1,6 milliard d'euros par an (dont 400 millions pour l'allocation de rentrée scolaire et de 0,9 à 1 milliard pour la PAJE).  

Soutien à la politique familiale : un effort de 1 à 5 milliards d'euros selon les stratégies proposées

Sur la question du quotient familial, Éric Zemmour souhaite doubler le plafond : ces deux mesures représentent une baisse des recettes pour les finances publiques de 1 à 1,3 milliard d'euros. 

Marine Le Pen, dont une grande partie du programme repose sur la "politique familiale" propose également de mettre en place un prêt pour les jeunes parents. Prêt qu'ils n'auraient plus besoin de rembourser après la naissance de leur 3ème enfant. Enfin, elle propose aussi de mettre en place une pleine part fiscale dès le 2ème enfant ce qui reviendrait à une baisse des recettes de 5,4 milliards d'euros par an pour les finances publiques. 

Valérie Pécresse proposait pendant la primaire Les Républicains d'étendre le congé parental jusqu'aux 18 ans de l'enfant en cas de difficultés scolaires ou de problèmes de santé. Néanmoins, cette mesure ne figure plus dans le programme actualisé de la candidate qui propose, désormais, de relever les plafonds du crédit d'impôt pour les employeurs d'une garde d'enfant à domicile (jusqu'à 10 000 euros par an, contre 6 000 aujourd'hui, et ce plafond serait relevé de 1500 euros par enfant). Une mesure doublée par l'exonération des pensions alimentaires des parents célibataires. Cela pour une baisse de recettes publiques de 1 milliard d'euros par an.  

Si Marine Le Pen et Éric Zemmour proposent, tous les deux, des plans de soutien au coût relativement neutre (en planifiant des économies putatives liées à la réduction des versements aux résidents étrangers), Valérie Pécresse planche, elle, sur une stratégie de relance de la politique familiale avec un coût pour les finances publiques tournant autour de 4 milliards d'euros.  

Et à gauche ?

Pour l'instant, les candidats abordent surtout la question de la famille via des mesures adjacentes, notamment des aides aux rénovations thermiques des logements et pour lutter contre la hausse des prix de l'énergie, ou encore pour réduire les coûts de la cantine scolaire (gratuité pour Jean-Luc Mélenchon et repas à 1 euro pour Fabien Roussel). En 2017, Jean-Luc Mélenchon proposait bien de verser une allocation familiale dès le premier enfant mais cette mesure n'a, pour l'instant, pas été reprise. Enfin, Fabien Roussel propose de renforcer, avec un plan national, la Protection maternelle et infantile (PMI) et de mettre en place un suivi "obligatoire et régulier dans les premières années de la vie, à l'échelle des PMI et des pédiatres".