Le redressement économique du pays suppose de remettre de l'ordre dans nos finances publiques mais surtout de relancer l'activité. Cette nouvelle étude de la Fondation IFRAP fait le point sur les principaux indicateurs d'activité et montre l'ampleur du décrochage français : 

  • Le PIB par habitant de la France a reculé pour passer de la 14e place mondiale en 1980 à la 23e place en 2023.
  • La part de la valeur ajoutée marchande dans le PIB a également fortement reculé depuis le début des années 2000. Malgré le redressement récent, la France a la part de valeur ajoutée marchande dans le PIB la plus faible des principaux pays européens.
  • Ce recul de l'activité s'explique par la faiblesse du taux d'emploi français (69%) comparé à l'Allemagne (77%) ou aux Pays-Bas (82%), notamment chez les jeunes et chez les seniors.
  • Cela s'explique aussi par la plus faible du rée effective de travail : 1 487 heures contre 1 545 heures pour la zone euro. Cette plus faible durée se vérifie aussi pour les salariés à temps complet (1 673 heures contre 1 790 heures pour l'Union européenne) et au niveau des branches marchandes et non marchandes. Seuls les non-salariés travaillent en France plus que la moyenne européenne.
  • Le déficit d'heures travaillées dans le secteur non-marchand (essentiellement public) est à souligner avec une durée moyenne de 1 238 heures travaillées, là où la moyenne européenne s'établit à 1 370 heures en 2023.
  • Si on appliquait à la France, les indicateurs d'activité de l'Allemagne ou de la zone euro (taux d'emploi, durée du travail), la France gagnerait 7 milliards d'heures travaillées en plus en 2024.
  • Conséquence de ce déficit d’heures travaillées : la France se prive de croissance. Si la France avait eu la même durée de travail que la moyenne de la zone euro, elle aurait vu sa valeur ajoutée gonfler de près de 80 milliards d’euros en 2023.   

La Fondation IFRAP formule les propositions suivantes :

Pour les personnes hors de l'emploi, fixer un objectif de taux d'emploi aligné sur celui de la zone euro, c'est-à-dire 75,9% ce qui représente rait 3,1 millions de travailleurs supplémentaires (gain de 4,89 milliards d'heures travaillées). Pour cela aller chercher les personnes en de hors de l’emploi (réforme de l’assurance-chômage, réforme du RSA) et poursuivre l'insertion des jeunes dans le marché du travail.

Pour les personnes en emploi, il faut augmenter la durée effective de travail. Les salariés du secteur marchand doivent travailler, en moyenne, 43 heures de plus chaque année (environ 12 minutes par jour) et les salariés du non-marchand, en moyenne, 126 heures de plus (soit 34 minutes de plus chaque jour). Les indépendants maintiendraient leur niveau de travail actuel. 

Pour les retraités, il faut repousser l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans, ce qui représenterait environ 182 000 travailleurs en plus pour un gain de 282 millions d'heures travaillées. 

Supprimer 2 jours fériés comme le propose le Premier ministre pour un gain d'environ 360 millions d'heures travaillées soit 44% du nombre d'heures en plus à réaliser chez les salariés du secteur marchand ou 34% de l'effort à réaliser chez les salariés du non marchand.