Sur l’ensemble des trois derniers quinquennats, la dette publique française a augmenté de 50 points de PIB (+1 415 milliards € constants de 2021) et le poids des dépenses publiques a augmenté de 7,5 points de PIB (+325 milliards €). Confrontés à des crises imprévues, celle des Subprimes puis celle de la dette souveraine européenne et enfin celle du coronavirus, les trois derniers présidents français ont lâché les vannes des dépenses publiques pour sauver l’économie, « quoi qu’il en coûte ». L’action non conventionnelle de la Banque centrale européenne (rachat de titres de dette, principalement de dette publique) a depuis 2015 permis de limiter les conséquences de ce niveau d’endettement inédit.

Le budget 2022 en cours d’adoption ne modifie pas ce constat : l’exécutif insiste sur le recul, sur le dernier quinquennat, des prélèvements obligatoires d’environ 30 milliards €. Mais dans le même temps, la dépense publique a grimpé de 28 milliards par an… On peut légitimement se demander quelle est la durée de vie des baisses d’impôts qui ne sont pas financées autrement que par de la dette ? La dette publique croîtrait encore de 115,3 milliards € (2022) par rapport à 2021. Le Haut Conseil des Finances Publiques appelle à la « plus grande vigilance sur la soutenabilité à moyen terme des finances publiques ». La stratégie du Gouvernement compte sur la croissance pour éponger la dette, mais néglige de maîtriser véritablement les dépenses… trop tôt, dit le Gouvernement, renvoyant à 2023 les effets d’une modernisation des lois de finances. Le risque ? Que ces mesures correctives interviennent beaucoup trop tard.

Le prochain président de la République doit être celui du redressement des finances publiques et de la baisse des dépenses publiques. Rappelons que si la France avait les mêmes ratios de finances publiques que la zone euro, nos dépenses publiques seraient inférieures de 211 milliards, nos prélèvements obligatoires de 141 milliards et notre dette publique de 453 milliards €.

La Fondation iFRAP présente un plan de redressement des finances publiques, pour faire en sorte que la dette publique française demeure soutenable et puisse continuer à être financée sur les marchés. Le plan d’économies de dépenses publiques associé à une baisse des prélèvements obligatoires (avec notamment une baisse sensible des impôts de production et de prélèvements sur les revenus du capital) permet d’atteindre cet objectif.

  • La dette publique en 2030 apparaît aux alentours de 105 points de PIB, soit près de 7 points de PIB inférieur à son niveau dans le scénario de référence du Gouvernement qui projette la trajectoire des finances publiques au-delà de 2022. La dette est inférieure en 2030 de 297 milliards €.
  • Avec ce plan, les dépenses publiques atteindraient 50,6 % du PIB en 2030 (contre 53 % sans réforme) et les prélèvements oligatoires représenteraient 42,2 % du PIB en 2030 (contre 42,8 %).
  • Le solde public s'améliorerait de 58 milliards € d'ici 2030 et le solde public avant charge de la dette redeviendrait positif dès 2027.
  • Le solde commercial est quasiment à l'équilibre en 2030 (-0,4 % de PIB) et s'améliore de 1,3 point de PIB en volume.
  • En 2030, le nombre d’emplois non marchands serait très légèrement supérieur à son niveau de 2022 (+57 000) tandis que le nombre d’emplois supplémentaires dans les secteurs marchands non agricoles atteindrait 2,25 millions d’emplois.