La transition écologique est désormais au coeur des débats, les experts alertent sur le besoin d’agir vite, les accords internationaux fixent des objectifs ambitieux. La France se veut exemplaire, un défi d’autant plus difficile, qu’avec 4,3 tCO2 par habitant, elle fait partie des pays les moins émetteurs, avec la Suisse. Beaucoup a déjà été fait au travers de normes environnementales qui, entre investissements directs et surcoûts liés aux nouvelles réglementations, pèsent sur le pouvoir d’achat et les marges des entreprises (près de 3 % du PIB). En parallèle, la fiscalité environnementale a fortement progressé, notamment sous l’effet de l’augmentation de la taxation carbone, passant de 39 à 60 milliards € en 10 ans.

L'objectif de neutralité carbone et de division par deux de la consommation d’énergie d’ici 2050, entraîne la France dans une brutale transformation de notre modèle économique et fait courir de nombreux risques aux Français : risque de hausse des coûts des transports, du résidentiel et de déstabilisation de nos principaux secteurs économiques, risque de chômage. Alors que les chiffres des potentielles créations d’emplois par la transition énergétique sont amplement diffusés, les destructions sont plutôt passées sous silence. Pour de nombreux secteurs (transports, industrie, production d’énergie) les phases d’adaptation sont susceptibles d’entraîner des destructions massives d’emplois. Cette transformation renforce également les risques pour notre système électrique pourtant destiné à devenir hyperdominant dans le bouquet énergétique du XXIe siècle : la fermeture de Fessenheim, la montée en charge des énergies renouvelables entraînant des surcoûts liés à l’intermittence et à l’équilibrage du réseau, la hausse des taxes liées au financement des renouvelables ont entraîné une flambée inhabituelle des prix et remis en question la fiabilité de notre modèle de production d’électricité, particulièrement pour les 10 prochaines années, avec un risque inédit de black-out. En l’état actuel des technologies, la neutralité carbone n’est pas envisageable avant 2070. Pour la France, le scénario le plus soutenable doit se concentrer sur la baisse du C02, quoiqu’il en coûte en quantité d‘énergie consommée. Dans le court terme, la France doit :
  • conserver un objectif de 70 % de nucléaire pour son mix électrique ;
  • procéder au carénage du parc nucléaire historique au maximum de sa durée d’exploitation jusqu'à 60, voire 80 ans ;
  • décider la construction de six EPR, têtes d’une nouvelle série ; 
  • baisser la fiscalité en supprimant la TVA sur les taxes environnementales (environ 11 milliards €) ;
  • auditer le coût de la réglementation verte avec de vraies études d'impact.