La décision de confiner la population, en réponse à l’épidémie de COVID-19, a plongé l’Europe et la France dans une récession profonde et durable. La crise sanitaire va laisser des stigmates économiques et sociales. La baisse du chômage constatée en France depuis mi 2015 jusqu’à début 2020, paraît désormais bien dérisoire face à l’ampleur de la récession qui s’annonce et la nouvelle envolée des plans sociaux que l’on redoute.

Il faut dire que nos fondamentaux n’étaient pas bons déjà, avant la crise : chômage de longue durée élevé, faibles créations d’emplois et faible valeur ajoutée des emplois créés, un halo du chômage (personnes considérées comme inactives mais souhaitant travailler) qui n’a jamais baissé.

Face à la chute historique du PIB français, il faut s’interroger sur les rigidités existantes sur le marché du travail et les contraintes qui pèsent sur le système productif français. Nous prévoyons un taux de chômage au sens du BIT qui atteindrait 10 ou 11% fin 2020 selon l’ampleur de la récession, puis entre 9,1% et 9,4% fin 2021 selon l’ampleur du rebond, et enfin, autour de 9,5% fin 2022.

« Il y a et il y aura des plans sociaux » nous dit le chef de l’État. Plus que jamais nos entreprises doivent faire preuve d’adaptabilité alors que les règles sur la flexibilité du travail sont plus complexes et plus restrictives en France qu’ailleurs en Europe. Des conditions d’embauche trop lourdes et des aides de l’État toujours assorties de contreparties écrasantes pour les entreprises, tels sont les obstacles qu’il est nécessaire de lever si l’on veut voir se profiler une reprise économique rapide.

Il faut sortir de la préférence collective pour le chômage et préférer une adaptation de la réglementation du travail : aussi bien pour le temps de travail, les rémunérations, ou encore pour assouplir les conditions pour signer des accords avec les salariés afin de maintenir les emplois et se donner les moyens d’en créer de nouveaux.
La Fondation iFRAP formule cinq propositions :

  • débloquer les CDD ;
  • proroger jusqu'à fin 2021 la possibilité de travailler jusqu'à 60 heures maximum et permettre aux employeurs de fixer la majoration applicable aux heures supplémentaires ;
  • faire sauter le minimum obligatoire de 24 heures par semaine ;
  • permettre d'adopter les accords par référendum à l'initiative de l'employeur ;
  • revoir le formalisme entourant les plans de sauvegarde pour l'emploi.