Dans la perspective des présidentielles de 2022, les Français ont placé la question de la sécurité en tête de leurs préoccupations, selon de récents sondages, devant les thèmes du pouvoir d’achat, de la santé et de l’emploi. La multiplication de faits divers autant que la question de l’efficacité de notre système judiciaire expliquent cette inquiétude.

Si un certain nombre d’indicateurs de criminalité sont à la baisse depuis 2008 comme les homicides (-16 %), les vols avec armes (-53,7 %) ou les vols de véhicules (-43,4 %), d’autres indicateurs sont plus inquiétants : +5,1 % pour les cambriolages, +31,2 % pour les coups et blessures volontaires et +49 % pour les escroqueries (entre 2012 et 2020).

Sous le mandat d’Emmanuel Macron, nous avons assisté à la multiplication des lois relatives à la sécurité intérieure, à la justice et à la lutte contre le terrorisme. À cela s’ajoute, la publication du livre blanc de la sécurité intérieure (2020) et la conduite d’une concertation inédite, le « Beauvau de la Sécurité » depuis février 2022, tandis que la Place Vendôme pilote des « états généraux de la justice ».

Pour autant les éléments de programmation des moyens budgétaires dévolus à ces missions régaliennes sont très insuffisants alors que les attentes sont fortes. Malgré le rythme des réformes, la fonction ordre et sécurité publique est restée particulièrement stable ces dernières années : 1,63 % du PIB en 2012 contre 1,64 % en 2019, y compris la contribution des collectivités territoriales ainsi que le budget spécial de la Préfecture de police de Paris.

Nous proposons de changer de perspective et d’atteindre en 2027, des crédits, rien qu'au niveau de l'État, proches de 1,7 % du PIB (hors contribution aux pensions). Un engagement qui représenterait une augmentation de 21,4 milliards € en 6 ans, soit un renforcement inédit des moyens consacrés à la sécurité des Français, aux juridictions judiciaires et à l’administration pénitentiaire.

La Fondation iFRAP fait des propositions qui ne s’arrêtent pas aux missions « Sécurité » et « Justice » mais qui associent :

  • Les programmes relatifs aux douanes, à la police de l’air et des frontières et à l’Agence Frontex sur le plan européen ;
  • La mission Immigration, asile et intégration afin d’appréhender la politique migratoire de la France ;
  • La mission Administration générale et territoriale de l’État et les différents opérateurs : l’ANTS (agence nationale des titres sécurisés) et le CNAPS (Conseil national des activités privées de sécurité), mais aussi l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration), l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et des apatrides), l’INPS (Institut national de la police scientifique), l’École nationale supérieure de la police (ENS Police) et l’ANSC, l’Agence du numérique de la sécurité civile.