À l'heure où le chômage est devenu une préoccupation nationale, il est impératif de dresser un état des lieux de notre service public de l'emploi.

Depuis 2008, il est assuré essentiellement par Pôle emploi. Face à un afflux massif de demandeurs d'emploi en raison de la crise, le service public a fait appel à des opérateurs privés. La sous-traitance de prestations à des opérateurs privés de placement (OPP) a été fortement développée.

Ce mode de gestion est chose courante dans de nombreux pays. Ainsi, le Royaume-Uni comme l'Australie font massivement appel à des opérateurs privés. Accompagnement individualisé et spécialisation des agents sont les principes qui fondent le succès de ces modèles, mais que Pôle emploi n'a pas encore vraiment intégrés, Pôle emploi où l'on compte en moyenne 160 chômeurs par agent.

À l'heure où le nouveau directeur de Pôle emploi, Jean Bassères, présente son plan 2015, la Fondation iFRAP pose la question : comment réformer ce système qui ne satisfait ni les agents, ni les demandeurs d'emploi, ni les entreprises ? C'est l'objet de notre étude.

  • Avec des effectifs totaux pourtant plus nombreux dans le service public de l'emploi français qu'au Royaume-Uni, 62 000 contre 53 000 équivalents temps plein, Pôle emploi accompagne moins bien les demandeurs d'emploi.
  • La logique du métier unique pour tous les agents, qui a prévalu avec la fusion, s'est soldée par un échec.
  • D'après nos estimations, le coût de placement dans un emploi durable par Pôle emploi est environ 1 000 euros plus cher que par un OPP.
  • Les modèles britannique et australien pourraient inspirer une réforme, aujourd'hui devenue indispensable, de Pôle emploi. Eux privilégient la spécialisation, l'externalisation des missions et la mutualisation des données et des outils.