La ville de Paris a longtemps eu un statut spécial : de par son organisation administrative tout d'abord, pilotée directement par l’État jusqu'en 1977, où la ville a pour la première fois élu son conseil municipal. Également par son budget qui dépasse aujourd'hui les 9 milliards d'euros dont 1,3 milliard d'euros de dépenses d'investissement. Ou bien encore le statut de ses 52 000 agents, aligné sur la fonction publique d'État et très généreux, particulièrement pour son temps de travail.

La Capitale occupe une place de premier plan dans les classements internationaux des métropoles : le Grand Paris représente 25 % du PIB français, et la ville de Paris représente à elle seule 500 000 établissements pour 1,8 million d'emplois. On y compte de nombreux centres de recherche et équipements culturels ainsi qu'une majorité de sièges des entreprises du CAC 40. Mais son fort potentiel d'attractivité se traduit aujourd'hui par une gestion budgétaire et des politiques publiques de plus en plus coûteuses : les impôts et taxes atteignent 1 935 euros par habitant et l'endettement de la ville culmine à 6 milliards d'euros. Et malgré cela, l'économie parisienne semble atteindre ses limites, notamment en matière de transport et de logement. En cause, l'organisation complexe avec ses multiples strates (la région, la Métropole du Grand Paris, les 7 départements, 64 intercommunalités, 1 276 communes, une préfecture de région et une préfecture de police) qui affaiblit l'action publique. Ce qui rejaillit sur la vie des Parisiens, des 12 millions de Franciliens dont 1 million d'actifs qui viennent quotidiennement travailler dans Paris intra-muros, et sur les entreprises qui les emploient. Dans la course à la Mairie de Paris qui se précise, les candidats doivent repenser le modèle territorial de la capitale.

La Fondation iFRAP recommande d'aller vers une organisation proche de celle du Grand Londres en créant une super métropole de Paris.

  • Les dépenses de la Ville de Paris représentent 9,4 milliards d'euros en 2018, dont 7,8 milliards de dépenses de fonctionnement, en hausse de 35 % depuis 2010 ;
  • 52 000 agents travaillent pour la Ville de Paris contre 40 300 en 2000, ce qui fait de Paris l'une des capitales européennes les plus administrées (1 agent pour 43 habitants à Paris, 1 pour 107 à Londres). Les charges de personnel sont les premières dépenses de fonctionnement avec 2,4 milliards d'euros ;
  • Les dépenses d'investissement (plus d'un milliard d'euros par an), dirigées en priorité vers le logement, les transports et la voirie, n'ont pas résolu les problèmes de l'agglomération parisienne ;
  • En parallèle, la dette a considérablement augmenté, passant de 2,5 à 5,7 milliards d'euros entre 2010 et 2018 ;
  • Le statut de Paris et de ses agents qui reste dérogatoire au droit commun, est largement critiqué : temps de travail (pour un surcoût de 74 millions d'euros), congés, effectifs, collaborateurs de cabinet, etc. ;
  • L'attractivité de la région capitale est forte mais le millefeuille administratif dilue les compétences et multiplie les coûts ;
  • Un big bang administratif et territorial est nécessaire pour revenir à une gestion budgétaire plus raisonnable, en s'inspirant de l'organisation territoriale du Grand Londres.