Dans un monde marqué par l'incertitude, si la guerre ne se porte plus à nos frontières, les conflits du XXIe siècle prendront de nouvelles formes et c'est pourquoi une réduction des budgets d'investissement de la Défense, mais aussi des dépenses d'équipement et les coupes aléatoires dans les effectifs, sont gravement nuisibles à l'efficacité de notre force armée et à la place qu'elle souhaite occuper sur la scène internationale. L'intervention Serval au Mali en janvier et la polémique sur l'achat de drones aux Américains nous rappellent que les questions de Défense restent une priorité pour l'État français. 

Difficile de donner un chiffre précis compte tenu d'un certain manque de transparence, mais entre 1,3 et 2,7 milliards parmi les 8,6 milliards documentés seraient des économies virtuelles. Soit un quart des annonces d'économies gouvernementales sur le budget de l'État. Dans ce dossier, la Fondation iFRAP revient sur le modèle administratif de la Défense et ses possibilités de rationalisation, notamment en multipliant les externalisations et en proposant une véritable réforme des bases de défense qui ne doivent pas être un outil d'aménagement du territoire mais servir les militaires le mieux possible. L'investissement en R&D, alors que la cyber-guerre fait déjà rage, est également l'un des enjeux majeurs de la Défense au XXIe siècle. La France doit maintenir son excellent niveau technologique et ne pas se laisser dépasser par nos adversaires potentiels dans les domaines de l'aérospatiale, les nanotechnologies et la robotique. Pour cela, un nouveau lien doit se créer entre l'industrie de la Défense et l'État qui doit être un acteur central de la transition à l'international et vers le niveau européen. Enfin, reste l'enjeu de l'Europe de la Défense où la mutualisation des équipements et le partage capacitaire peut représenter une solution sur le long terme à la nouvelle conjoncture économique et géostratégique.

  • Une baisse du budget de la Défense serait fatale à la qualité de notre force armée et à l'image de la France dans le monde.
  • L'amélioration de l'administration française de la Défense doit se faire par une réforme des bases de défense et une ouverture aux externalisations afin de permettre un recentrage des militaires vers leur « cœur de métier ».
  • La France, avec les économies réalisées, doit mener une hausse des investissements dans les équipements aujourd'hui à un seuil critique qui ne permet pas de marge de manœuvre.
  • L'investissement en R&D doit se poursuivre avec le développement de mécanismes incitatifs.
  • L'Europe de la Défense doit être perçue du point de vue pragmatique et non plus idéologique puisque de nombreux projets sont à développer : la mutualisation des équipements, le partage capacitaire et une européanisation du financement des opérations militaires communes.