Dans l’administration, la lutte contre l’absentéisme revêt une importance particulière au nom du principe de continuité du service public, du bon fonctionnement et de la qualité du service rendu. Dans les collectivités territoriales, la Cour des comptes a rappelé de nombreuses fois que prévenir l’absentéisme faisait partie des mesures à mettre en oeuvre pour redonner des marges de manoeuvre sur les dépenses de personnel.

La Fondation iFRAP refait le point sur la situation de l’absentéisme dans les grandes villes de France.
  • La moyenne est de 33,4 jours (hors parentalité) d'absentéisme dont 17,8 jours pour la seule maladie ordinaire ;
  • Les villes qui comptent l’absentéisme le plus élevé sont Saint-Denis en région parisienne (52,1 jours d’absences toutes causes), Toulon (50,6 jours), Mérignac (45,9 jours) ;
  • Les villes qui comptent l’absentéisme le plus faible sont Orléans (19,1 jours), Nîmes (20 jours) et Le Tampon-Réunion (21,3 jours).
Par rapport à nos précédentes enquêtes, certaines de nos constatations demeurent. Au niveau de la prise en compte de cet enjeu :
  • Il est encore difficile d’avoir des remontées exhaustives et comparables sur l’absentéisme, malgré le fait que le bilan social est une obligation légale ; on constate une faible réactivité de la part des administrations de tutelle pour fournir des indicateurs comparables (Direction générale de l'administration et de la fonction publique, Direction générale des collectivités locales) ;
  • La mission « gestion des ressources humaines » de l'Assemblée nationale évoque un « manque de culture du reporting dans les collectivités » bien que, aujourd’hui, l’Association des DRH de grandes collectivités se soit saisie du problème.
Au niveau des résultats :
  • Il existe une croissance de l’absentéisme avec l’âge moyen du personnel, et ce problème est d’autant plus fort que les agents dans les collectivités locales vieillissent ;
  • Cependant, la maladie ordinaire reste la première cause d’arrêts maladie représentant 50 % du nombre de jours d’absence moyens constatés par agent. À ce titre, la mise en place du jour de carence a montré un réel effet, de l’aveu même des collectivités.
Les propositions de la Fondation iFRAP 
  • Rapprocher le système des jours de carence entre secteur public et secteur privé : appliquer à tous les salariés 3 jours de carence, mais 6 par an maximum pris en charge par l'employeur ;
  • Revoir le fonctionnement des instances médicales pour accélérer la reprise d'activité dans le cas des absences pour longue maladie ;
  • Faire de la cotisation d'invalidité une vraie cotisation d'accidents du travail pour inciter les collectivités à la prévention des risques ;
  • Aligner le régime d'assurance maladie des fonctionnaires locaux sur celui du secteur privé et sortir du système de l'auto-assurance des collectivités.