Évoquer ce sujet est presque une provocation tant la France est fière de son modèle social. Sauf que les prestations de protection sociale représentent 621 milliards d'euros, environ le tiers de la richesse produite. Et surtout ces dépenses ont connu un coup d'accélérateur ces 10 dernières années. Or, le contexte budgétaire est plus délicat que jamais, nos engagements vis-à-vis de nos partenaires européens nous obligent à faire un inventaire honnête et exhaustif de notre modèle social et de poser la question qui fâche : « Où couper ? »

La Fondation iFRAP part d'un constat simple : notre modèle social est excessivement complexe. Si déjà on osait s'attaquer à cette galaxie sociale composée de centaines de caisses avec leurs milliers d'administrateurs issus du paritarisme, on parviendrait sans doute à impulser sur le territoire une politique sociale plus cohérente, plus efficace et plus économe en deniers publics. La plupart des connaisseurs du dossier répondront qu'il n'y a quasiment rien à économiser sur le coût de gestion des organismes paritaires. Le rapport Perruchot a d'ailleurs chiffré à « seulement » 160 millions d'euros le coût des remboursements de frais des administrateurs et autres déplacements des différents organismes. 160 millions d'euros qui masquent un surcoût de gestion évalué par la Fondation iFRAP à 6,24 milliards d'euros par rapport à l'Allemagne (1,46% du PIB face à 1,14% pour les Allemands). En choisissant, comme pour les Urssaf, de ne conserver qu'une caisse d'assurance maladie ou d'allocations familiales par région, de limiter le nombre d'administrateurs à 10 maximum, de fusionner la Cnav, l'Agirc et l'Arrco et l'Ircantec, ces 6,24 milliards d'économies en volume sont atteignables en 4 ans (un peu plus de 4 milliards en valeur). Explications.