La crise sanitaire a mis en évidence notre dépendance stratégique dans des domaines essentiels comme la santé avec les médicaments ou les dispositifs médicaux, mais aussi la fragilité de nos chaînes de production qui ont été mises à l’arrêt. Avec la crise économique qui s’annonce, la France prend conscience de la désindustrialisation de son économie et de la forte dépendance aux secteurs des services (tourisme, restauration, commerce) lourdement frappés par le confinement.

Pour se reconstruire, le président de la République a déclaré qu’ « il nous faut créer de nouveaux emplois en investissant dans notre indépendance technologique, numérique, industrielle et agricole par la recherche, la consolidation. Notre première priorité est donc d’abord de reconstruire une économie forte, écologique, souveraine et solidaire ».

Déjà des plans de relance, dans le secteur de l’automobile avec un plan d’investissement en faveur des batteries, de l’aéronautique ou de la santé, ont été lancés pour les soutenir et faire repartir l’investissement en France. Et les secteurs mobilisés pendant la crise comme le textile ou l’agroalimentaire voudraient pérenniser les efforts accomplis. Malgré cela, l’industrie subirait 20 % des destructions d’emplois conséquentes à la crise économique et sanitaire et perdrait environ 5 % de ses emplois. La bataille de la réindustrialisation que la France souhaite engager ne date pas de la crise sanitaire de 2020. Avec 58 000 emplois industriels perdus en moyenne par an, l’industrie manufacturière représente 10% du PIB tandis qu’en Allemagne elle représente encore 20%. Les pertes du tissu industriel subies au cours des trente dernières années font que la France s’avère plus pénalisée que les autres pays européens, handicapée par sa faiblesse industrielle.

  • Pour reconquérir son indépendance et rebâtir son industrie, la Fondation iFRAP propose un pacte productif comportant :
  • Une annulation ou un report sur plusieurs années de prélèvements obligatoires,
  • Une baisse de la fiscalité de production,
  • Une baisse des prélèvements sur le travail pour les travailleurs qualifiés (jusqu’à 3,5 Smic)

Ces mesures permettraient selon nos estimations de créer 425 000 emplois supplémentaires d’ici 2024 dont plus de 100 000 dans l’industrie.

  • En parallèle, nous recommandons de lever les obstacles à la transmission des entreprises qui frappent particulièrement les ETI industrielles. Il faudrait également renforcer les mesures en faveur de l’apprentissage, en supprimant la taxe d'apprentissage.
  • Enfin, si l’on veut renforcer l’industrie, il faudra aussi créer de nouvelles filières industrielles.

Ces différentes mesures devraient avoir pour objectif de porter progressivement la part du PIB occupée par l’industrie à 15% puis 20% comme Allemagne.