En 2020, et malgré la crise sanitaire et économique, la France a battu un record de création d’entreprises, avec près d’un million de nouvelles immatriculations. Une hausse qui recouvre de multiples facettes. Si l’on considère les créations hors micro-entrepreneurs, sur les 300 000 entreprises nouvelles que nous créons par an en France, près de 90 % d’entre elles ne comptent qu’un seul salarié. Le Royaume-Uni fait naître à peu près autant d’entreprises mais, à l’inverse, moins de 10 % des entreprises ne comprennent qu’un seul salarié.

La campagne présidentielle d’Emmanuel Macron s’est axée sur le développement d’une « Start-up Nation » aujourd’hui de plus en plus centrée sur la French Tech. D'ailleurs, Emmanuel Macron l'a rappelé dans sa dernière allocution de juillet : « Nous sommes depuis deux ans la première nation européenne du numérique et de la technologie. Nous devons donc continuer d’investir et encourager ces initiatives qui ont créé plus de 160 000 emplois. » Le Président de la République a promis pour la rentrée un plan d'investissement pour bâtir la France de 2030. La France réussit effectivement à hisser de plus en plus d’entreprises parmi le club fermé des licornes, ces entreprises valorisées à plus d’1 milliard $, mais elle accuse encore un retard par rapport aux États-Unis, et en Europe, par rapport à la Grande-Bretagne. Alors que les entreprises françaises se sont fortement endettées, et que la reconquête de notre souveraineté économique passe par des entreprises fortes capables de maîtriser les technologies de demain, de créer des emplois et de conquérir des marchés, tout l’enjeu est d’encourager l’investissement dans ces entreprises. Un état des lieux montre que les Français épargnent en moyenne 14 % de leur revenu, bien au-dessus des 11 % de moyenne européenne. La question du fléchage de l’épargne est centrale : pour financer les pépites de notre économie, porteuses d’avantages compétitifs et d’emplois pour notre pays, nos dispositifs d’incitation doivent impérativement soutenir un environnement favorable à l'amorçage, pour qu'ensuite des dispositifs de financement intermédiés, avec l'appui d'investisseurs institutionnels, prennent le relais. En 2014, l’iFRAP aspirait à un objectif de 4 milliards € par an en investissement privé en amorçage1, ce pari ne paraît pas encore tenu, malgré la croissance des levées de fonds en France. Mais nous devons faire encore davantage :
  • Un écosystème favorable aux start-up passe par l’initiative privée, et notamment par l’incitation à investir des Business Angels qui sont à même de repérer les pépites françaises ;
  • La fiscalité sur les investissements et la plus-value doit permettre le réinvestissement de l’épargne dans l'économie à risque. Ce doit être un objectif du plan d'investissement promis pour la rentrée avec pour cible un doublement des financements en amorçage (6 à 8 Mds € investis par an) ;
  • La Fondation iFRAP propose trois mesures pour favoriser les Business Angels : renforcer la mesure IR-PME en portant la réduction à 30 %, mettre en place une franchise d'imposition des plus-values jusqu'à 10 millions d'€ et un IFI-PME sur le modèle de l'ISF-PME.