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Livret A : l'Etat change la règle en cours de jeu

Pour mettre un terme aux interminables débats sur la fixation du taux du livret A, ce taux est fixé, depuis 2004, de façon automatique tous les 6 mois. L'Etat n'aura résisté que 3 ans à la tentation d'intervenir. La clause de « circonstance exceptionnelle » prévue initialement pour les cas de crise mondiale, d'inflation massive comme dans les années 1970 ou de guerre vient d'être appliquée pour une modeste secousse. Alors soit les plus hauts experts de Bercy et de la Banque de France (messieurs Nasse et Noyer) ont été incapables de mettre au point une formule un peu résistante, soit l'Etat n'a pas su réfréner son envie d'intervenir. Ou les deux.

Pour justifier le faible niveau du taux du Livret A (3,5% au lieu de 4%), le gouvernement s'abrite derrière le risque de déstabiliser les HLM. On voit mal comment une hausse des nouveaux taux des prêts de la CDC pourrait constituer un problème si elle est temporaire, et comment les HLM pourraient y échapper si l'inflation devait durer. Diminuer les taux de commission de La Poste et des Caisses d'Epargne comme le demande le rapport Camdessus serait beaucoup plus justifié et rapporterait autant aux HLM, environ 1 milliard d'€. C'est en fait les profits de la Caisse des Dépôts qu'il a été décidé de protéger et aussi le montant de l'Assurance Vie qui finance les déficits de l'Etat. Le tout aux dépens des épargnants.

Note : En juillet 2003, l'iFRAP avait proposé une formule simple et stable. Il paraît que l'Etat pense y revenir.