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Les dépenses publiques de la France depuis 1978

La dépense publique française ne cesse de croître. Entre 1978 et 2022, elles ont littéralement décuplé passant de 157 à 1 538 milliards en 2022. Selon l’INSEE, ces dépenses publiques correspondent aux sorties d’argents réalisées par les administrations publiques (État, sécurité sociale, collectivités territoriales et organismes ou administrations rattachés). 

Elles visent à fournir des biens et services publics, redistribuer les revenus et soutenir l’activité économique. La dépense publique est financée par les recettes et, en cas de déficit budgétaire, par l’endettement public. Il existe les dépenses de fonctionnement des services publics (rémunération des salaires, entretien des locaux, matériel…), celles de redistribution (retraites, allocations familiales, subventions entreprises…), et enfin celles d’investissement (R&D, bâtiments, armements et infrastructures…).

Evolution de la dépense publique depuis 1978

Source : Les comptes de la Nation en 2022

La dépense publique française ne cesse de croître depuis 50 ans. Entre 1978 et 2022, les dépenses publiques ont littéralement décuplé passant de 157 à 1 538 milliards en 2022. En 2008, les administrations publiques dépensèrent plus de 1 060 milliards €, tandis que les prévisions pour 2023 estiment à 1500 milliards € les dépenses publiques. 

Le rapport entre dépenses publiques et PIB indique la part des administrations publiques dans l’économie. En 2020, les dépenses publiques en France s’élèvent à 1 421 milliards d’euros, soit près de 65 % du PIB, ce qui est l’un des taux les plus élevés au monde. En règle générale, depuis 50 ans, le poids de la dépense publique dans l’économie française est stable (supérieur à 45%) et en légère augmentation notamment lors de crises (1993, 2009, 2020). En clair, l’équivalent de plus de la moitié de la production annuelle de richesses par la France est dépensé par les administrations publiques.

Les dépenses publiques par mission 

Une prépondérance de la protection sociale et de la santé


Le service le plus dépensier est la protection sociale absorbant environ 40% de toutes les dépenses publiques. Soit en valeur absolue 260 milliards en 1995 contre 627 milliards € en 2022. Les autres services les plus dépensiers sont la santé (239 milliards € en 2022 pour en moyenne 14% des dépenses) et l’enseignement (138 milliards € en 2022 pour en moyenne 8% des dépenses). Dans chaque service, le salaire constitue le poste principal de dépenses.

Les dépenses publiques par secteurs

L'Etat et la Sécurité sociale, particulièrement dépensiers

Source : Les comptes de la Nation en 2022

Parallèlement à la croissance de l’ensemble des dépenses publiques depuis 50 ans, celles des différentes administrations progressent aussi rapidement. Ainsi, les dépenses de l’État étaient les principales jusqu’en 2000, année où les administrations de la Sécurité sociale sont devenues les plus dépensières. Pour avoir un ordre d’idée, l’État dépensait en 1978 65,5 milliards € contre 608,6 milliards € en 2022 ; la sécurité sociale 55,5 milliards contre 704,3 milliards ; 27,3 milliards contre 295,3 milliards pour les collectivités territoriales ; et enfin pour les ODAC 12,6 milliards contre 111,8 milliards €. Donc en 44 ans, les dépenses des collectivités territoriales furent multipliées par 11, celles des ODAC et de l’État par 9. Enfin les dépenses des administrations de la Sécurité sociale furent multipliées par 13. 

La dépense publique par habitant

Après l’approche des dépenses publiques en valeur absolue et celle en fonction du PIB, un troisième indicateur semble tout à fait pertinent : la dépense publique rapportée au nombre d’habitants. En 2022, les administrations publiques ont dépensé 22 608 € par habitant, contre 3 619 € en 1979. Finalement, la croissance des dépenses publiques est relativement linéaire comme en atteste ce graphique, en débit de pics de dépenses visibles (1993 et 2020-2022).

Source : INSEE (dépense annuellepopulation)

Depuis 2020, une normalisation des dépenses exceptionnelles

D’après un rapport de la Cour des comptes de mars 2023, le coût total des dépenses de soutien pour faire face à la hausse des prix du secteur de l’énergie était de 2,8 milliards € en 2021, de 25,5 milliards € en 2022 et de 36,3 milliards € sur les seuls mois de janvier et février 2023. Toujours d’après ce même rapport, en 2021, 84 milliards € en 2022, 37,5 milliards € et en janvier et février 2023, 12,5 milliards € furent dépensés par l’État pour soutenir l’activité et relancer l’économie face à la crise sanitaire. Les dépenses dites exceptionnelles le sont de moins en moins.