Nous voilà au moment crucial de la préparation de la présidentielle de 2017 par les états-majors des candidats, de droite comme de gauche. Il est temps pour eux de réfléchir sur les réformes et l’évolution des finances publiques qu’ils veulent mettre en œuvre pour le prochain quinquennat.

Les objectifs à atteindre ? Diminuer la part des dépenses publiques dans la richesse nationale, réduire le déficit et la dette par rapport au PIB, baisser les impôts et le taux de prélèvements obligatoires. Non pas pour faire plaisir à la Commission européenne mais pour relancer la création d’emplois marchands et renouer avec une croissance au-dessus de 2% par an, ce dont nous sommes loin depuis 2012. Pour cela, il faut une stratégie. Chaque projet de réforme devra être accompagné d’un chiffrage et d’un calendrier précis. L'erreur faite en 2012 a été de lancer des augmentations d’impôts tous azimuts pour redresser les comptes publics sans avoir calculé ce que cela créerait comme mauvais chocs sur notre économie. Si le gouvernement a compris que le matraquage fiscal décidé était allé trop loin, le virage a été trop tardif pour en voir les fruits avant la fin du quinquennat. Si le prochain gouvernement ne veut pas travailler pour le suivant, il devra mettre à profit tout le temps imparti dès les premiers jours. La Fondation iFRAP propose dans cette étude une modélisation de la trajectoire des finances publiques pour 2017-2027 pour retrouver le plein-emploi et la croissance. Cette trajectoire consiste en :

❙ des économies de dépenses (environ 100 milliards d’euros de baisse, dont des cessions d’immobilier de l’État ou des collectivités) concentrées sur la période 2017-2022 sauf pour ce qui concerne les retraites où les réformes dureront jusqu’en 2027 ;

❙ des baisses de prélèvements obligatoires (environ 90 milliards d’euros) étalées jusqu’en 2024 ;

❙ des cessions d’actifs venant augmenter exceptionnellement les recettes publiques (20 milliards d’euros d’ici 2024) pour accélérer le désendettement et atteindre moins de 80% de dette par rapport au PIB dès 2026. Nous proposons de fixer un maximum de 50% de dépenses publiques par rapport au PIB en 2022. Dès les cinq  premières années, la baisse des prélèvements obligatoires donnera la priorité à la baisse de la fiscalité sur le capital et à la diminution de la fiscalité sur les entreprises. Le plan de redressement modélisé par la Fondation iFRAP offre un motif d’espoir. Si nos préconisations sont appliquées, le PIB marchand de la France devrait remonter fortement d’ici à 2022 et atteindre, cette année-là, 1.723 milliards d’euros. C’est fondamental car la création de valeur-ajoutée marchande permet la création d’emplois marchands : 739.000 d’ici 2022. Nous ne sommes pas condamnés au marasme.