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Sarkozy, langoustines, fuel et contribuables

Nos marins-pêcheurs sont évidemment bien sympathiques et ceux qui peuvent s'en offrir adorent notamment les langoustines, dont Le Guilvinec est le haut-lieu de la pêche.

Le Président de la République descend précipitamment en parachute, « on his way to the US », pour offrir trois mesures, à savoir l'exonération (temporaire ?) des cotisations de Sécurité sociale, le temps de bâtir un « mécanisme d'intégration du prix du fuel dans le prix du poisson », et le remplacement des moteurs des chalutiers par des engins moins gourmands. Enfin, supprimer encore une couche de cotisations sociales, c'est une nouvelle subvention et la loi fait obligation à l'Etat (donc au contribuable) de compenser intégralement la perte correspondante dans le budget de la Sécu.

Sur la forme, on aime aussi bien notre Président, mais est-ce à lui qu'il revient de s'occuper des moteurs des chalutiers ou, plus grave, de décider sans concertation et dans la précipitation d'une mesure (supplémentaire) d'exonération de cotisations ? Sur le fond, bravo pour la modernisation des chalutiers ; pour l'intégration automatique du prix du fuel dans le prix du poisson se pose un problème de réglementation européenne de la concurrence.

Finalement le contribuable va subventionner les consommateurs de poisson, de plus en plus produit de luxe, ce qui est particulièrement vrai pour les langoustines spécialité du Guilvinec, sans compter que les réserves halieutiques sont en général sur-exploitées.

Politique injuste doublée d'une politique de Gribouille ? Dans le passé on a bien dû tailler dans l'emploi des bassins miniers et sidérurgiques français. Avant d'en arriver là pour la pêche, ou tout au moins celle des patrons-pêcheurs individuels, sachant que La France importe 85% du poisson qu'elle consomme, on aimerait bien qu'on nous explique où gît le problème apparemment insurmontable de la filière pêche et notamment ce que font les marins étrangers, espagnols notamment, que les français ne peuvent pas faire ; d'autant que le fuel de nos marins est complètement détaxé. Comment aller plus loin ?