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Témoignages d'entrepreneurs et de chefs de PME de l'enfer que leur fait vivre l'administration

Des audits publics inadaptés, redondants et pourtant obligatoires

En attendant le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, qui tarde encore, il faut bien les occuper même si c'est au détriment de l'efficience de leurs propres fournisseurs ! Mon expérience passée de Responsable Qualité d'un site de production m'a confronté de 1992 à 2001 à cette gabegie d'énergie exigée par toutes les entreprises publiques (SNCF, France Télécom, EDF et autres Directions de surveillance, DRIRE) qui malgré les certifications "ISO 9000" destinées à garantir la qualité de l'organisation continuaient leurs pratiques sans rien changer, alors qu'elles-mêmes étaient incapables de répondre et de se soumettre à une quelconque certification ! J'ai même rencontré un responsable EDF qui venait nous auditer pendant 3 jours et nous demandait sans cesse en aparté des renseignements sur l'organisation à mettre en place pour atteindre ce niveau de qualité qu'ils n'avaient pas encore dans leurs services ! Les certifications sont déjà d'un coût annuel élevé, mais nécessaire (3 à 5 jours par 2 auditeurs agréés AFAQ ou autre VERITAS, grassement payés par l'entreprise à certifier, une journée d'auditeur pèse autant que le salaire d'une semaine d'Ingénieur, avec frais d'hébergement en plus), mais subir en plus des audits d'organisation devient une aberration qui monopolise d'importantes ressources dans tous les services de l'entreprise !

Les donneurs d'ordre privés, en particulier les constructeurs automobile ont bien compris le but des certifications et ne se concentrent que sur le process de fabrication de leur produit par des audits ciblés sur la rigueur en qualité et productivité de la production. Difficile à faire admettre aux entreprises publiques qui n'acceptent que très difficilement de réduire la durée de leurs audits pourtant redondants avec ces certifications internationales reconnues par 120 pays, mais pas par l'administration française qui pourtant l'exige dans ses appels d'offres ! Ce serait ubuesque si ce n'était pas aussi consommateur de dépenses improductives !

A.A.

L'ANPE coupée de la réalité

J'ai été chef d'entreprise durant 2 ans, j'avais 3 salariés..... Et je garde exactement le même souvenir de l'administration... Des journées entières d'un temps précieux perdues pour remplir toute la paperasse ! Des fonctionnaires totalement coupés du monde réel. Comme cette conseillère de l'ANPE venue pour nous brieffer sur l'emploi d'un chômeur longue durée : "Si vous recrutez c'est que votre entreprise gagne beaucoup d'argent", et moi de répondre "Non, on a des produits à sortir et sans les compétences de ce monsieur ils ne sortiront pas".

G.M.

Des services publics que les usagers n'ont pas le droit d'évaluer

Je suis aussi à la tête d'une installation classée pour la protection pour l'environnement et je connais chaque jour ce que relate ce chef d'entreprise. Je suis on ne peut plus d'accord avec sa conclusion : nous n'avons finalement jamais DROIT à une évaluation par ceux qui « vivent le service public ». Tout au plus de temps à autre ont-ils recours à une évaluation par ceux « qui en vivent », c'est-à-dire eux-mêmes pour en tirer des satisfecit !

S.A.

Des taxes toujours plus absurdes

Au rayon des absurdités dont notre pays est capable, j'ai relevé le paiement à un commerçant d'une "ecotaxe" de 1 centime d'euro sur l'achat d'un produit ; qui parmi nos élus ou hauts fonctionnaire s'est ému du coût de la perception, du traitement, du paiement, de l'encaissement et du contrôle de cette taxe ? Au rayon des taxes scandaleuses, je signale celle perçue par "l'Association d'Etude et de Suivi de l'Aménagement du Temps de Travail" égale à 0,02 % de la masse salariale ; cette taxe doit rapporter selon mes calculs plus de 10 millions d'euros à cette très opaque association pour un rapport sur l'impact des "35 heures" !

D.S .