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Primaire de la gauche : ce qu'ils proposent en matière d'Allocations sociales

La question des prestations sociales divise particulièrement les candidats de la primaire de la gauche, entre ceux favorables à un revenu universel (effectif plutôt à très long terme, comme Benoit Hamon et Jean-Luc Bennahmias) et ceux plus favorables à la fusion d'un certain nombre de prestations en une allocation sociale unique (pour la dépendance comme le propose Arnaud Montebourg  ou sur les minias sociaux comme le propose Manuel Valls).  

Jean-Luc Bennahmias

Propose de mettre en place un Revenu universel, qui permet à chacun, d’abord de se former et d’entrer dans un monde du travail complexe en ne devant pas choisir entre la survie économique et la formation. Qui permet ensuite de faire face aux imprévus de la vie professionnelle et de la vie personnelle en constituant un filet de sécurité qui rassure et renforce la capacité à renouer avec le succès.

Benoît Hamon

En deux temps. Le candidat a d'abord proposé de créer un revenu universel d'existence en 3 étapes : dès 2017, le RSA sera augmenté de 10% à hauteur de 600 euros. Il sera versé automatiquement à tous les ayants-droit ainsi qu’à tous les jeunes de 18 à 25 ans quel que soit leur niveau de ressources. Ce revenu sera ensuite étendu à l’ensemble de la population. A terme, il atteindra la somme de 750 euros. 

Mais cette proposition de revenu universel a été officiellement changé le 17 janvier 2017 (d'abord sur le site internet du candidat, puis lors d'un discours). Benoît Hamon ne propose donc plus de mettre en place un revenu universel lors du quinquennat 2017-2022, le coût d'un telle mesure a d'ailleurs été vivement critiqué avec plus de 300 milliards d'euros de dépenses que le candidat voulait gager par une nouvelle taxe sur les entreprises, une taxe sur les robots. Aujourd'hui, le candidat propose que dès 2018, le RSA soit augmenté de 10% à hauteur de 600 euros et versé automatiquement à tous les ayants-droit. La même année, un revenu d'existence sera versé à tous les jeunes de 18 à 25 ans quel que soit leur niveau de ressources.

Quant à la mise en place d'un revenu universel, Benoit Hamon propose de tenir pendant le quinquennat, une grande conférence citoyenne qui permettra de fixer le périmètre du revenu universel (montant, financement, articulation avec les autres allocations sociales, calendrier de mise en oeuvre).

A noter qu'en matière sociale, Benoît Hamon propose aussi : 

  • Un Acte II de l’économie sociale et solidaire : accompagner cette économie d’avenir pour qu’elle passe de 10 à 20% du PIB d’ici 2025 ;
  • Une revalorisation des minimas sociaux (mais aussi du point d'indice de la fonction publique et du smic) de 10%.

Arnaud Montebourg

  • Pour la création d’une allocation unique, une super APA, regroupant l’ensemble des aides existantes (APA, aide sociale à l’hébergement, aides fiscales, aides au logement). Elle sera versée en fonction du niveau de dépendance et de la situation financière de la personne âgée. Cette simplification, en lieu et place du maquis des dispositifs existants, sera complétée par la création d’un service public d’accompagnement de la perte d’autonomie s’appuyant sur l’expertise des conseils départementaux mais associant les caisses de retraite et les autres financeurs et prescripteurs ;
  • Développer le nombre de places en EHPAD, en privilégiant l’accessibilité financière et des tarifs modulés en fonction de la situation financière des personnes hébergées ; 
  • Revalorisation des minimas sociaux, sur la durée du quinquennat, et un accès simplifié aux droits, pour en finir avec le non-recours : lorsqu’un droit est ouvert, surtout à destination des plus fragiles, il est inadmissible que les obstacles administratifs ou la complexité des procédures deviennent dissuasifs, alors même que des solutions techniques existent ; 
  • En complément de la garantie jeune, une allocation pour l’autonomie des jeunes de 450 € mensuels sera versée sous conditions de ressources aux jeunes étudiants et en formation. Le financement de cette allocation pourrait être assuré conjointement par le fonds social européen qui bénéficie de lignes budgétaires dédiées au financement des politiques en faveur de la jeunesse et par un prélèvement sur les crédits de la formation professionnelle. 

Vincent Peillon 

  • Donner la priorité, au cours du prochain quinquennat, à la simplification du recours aux prestations, à la promotion de l’accès aux droits, ainsi qu’à l’accompagnement des personnes – et notamment à l’accompagnement vers la formation et vers l’emploi : "Je veux qu’il soit possible d’effectuer en ligne toutes les demandes de prestations sociales, et notamment celles qui concernent le Revenu de solidarité active (RSA). La CAF devra, à terme, sur son portail numérique, permettre d’effectuer toutes les simulations nécessaires et accompagner le versement des prestations d’un récapitulatif unique mensuel, sous une forme analogue à celle d’un bulletin de paie." ;
  • Afin de poursuivre l’extension de la Garantie jeunes et d’atteindre un nombre de 200.000 bénéficiaires à l’horizon de 2020, "nous apporterons le soutien nécessaire aux missions locales (pour plus de 200 millions d’euros)".

Sylvia Pinel        

  • Créer un Plan d'accès universel à un niveau de vie décent, regroupant les compétences publiques d'aide sociale en matière d'éducation, de culture, d'habitat, ou de sport, en les simplifiant ;
  • Implanter une contribution complémentaire à la taxe foncière pour les logements mal isolés, ainsi que des solutions de microcrédit pour les ménages précaires ;
  • Compléter les tarifs sociaux de l'électricité et du gaz par un chèque énergie.

François de Rugy

Pas de propositions de réformes des prestations sociales.

 

 

 

Manuel Valls

  • ​Pour la création d'un minimum décent fusionnant une dizaine de minima sociaux afin de permettre à toute personne dépourvue de ressources de mener une vie décente : ce minimum sera pour "toute personne âgée de plus de 18 ans et résidant régulièrement sur le territoire national", "Ce minimum décent peut aller jusqu'à 800-850 euros" pour un coût évalué à 30 milliards d'euros. Ce nouveau droit sera financé et mis en oeuvre par la branche famille de la Sécurité sociale ;
  • Créer un droit à l’essai en ouvrant droit à un minimum garanti, pour permettre de se mettre en congé afin de créer sa propre entreprise ;
  • Revalorisation de la prime d'activité.