La volonté française de maintenir un réseau diplomatique universel avec des ambassades complètes partout dans le monde doit être dépassée puisque ce réseau nous coûte désormais trop cher à entretenir. Si, pour l'instant, le ministère parvient à rester dans son enveloppe budgétaire, il le fait « au détriment de postes essentiels à sa mission, en particulier, l'entretien et la maintenance de son parc immobilier à l'étranger » et par le retardement de la « mise à niveau » de nos dispositifs de sécurité qui traîne depuis 2007. 

Il faut donc accepter de mettre fin au mille-feuille diplomatique, trop coûteux, où la France compte désormais plus d'ambassadeurs que d'ambassades, où 60% des effectifs sont en poste en Europe et en Afrique du Nord et où les frais de fonctionnement se sont envolés ces dernières années jusqu'à atteindre 65% du budget du Quai d'Orsay. D'autant que rétablir la bonne santé budgétaire de notre diplomatie est un enjeu de sûreté nationale, alors que les opérations de maintien de la paix et les interventions militaires, non prévisibles et coûteuses, se multiplient. Et cette modernisation du réseau diplomatique est essentiellement une question de volonté politique. Le Livre blanc 2009 sur l'Action extérieure de la France soulevait les bonnes questions, mais aucune remise en cause du train de vie du Quai d'Orsay n'a été émise depuis. Des « orientations » ont bien été décidées sur la politique immobilière et des « réflexions » menées sur la nature de la mission des ambassades et des ambassadeurs, mais il est temps de définir une véritable stratégie globale de redéfinition de notre réseau.

Les propositions de la Fondation iFRAP :

  • Mettre fin au principe d'universalité du réseau diplomatique et fermer 10 ambassades (principalement en Europe et en Afrique) et 30 postes consulaires ;
  • Réduire d'un tiers la masse salariale du Quai d'Orsay en se rapprochant du modèle britannique et en augmentant le nombre d'agents locaux à 60% des effectifs en place à l'étranger. Supprimer les ambassadeurs thématiques et le Conseil des Affaires étrangères ;
  • Réformer la politique immobilière du ministère en l'intégrant dans France Domaine ;
  • Revoir les critères déterminants de la présence française et de l'affectation des agents dans le monde : critères économiques, balance commerciale, nombre de ressortissants, stratégie future ;
  • Externaliser de façon plus importante, le traitement d'une partie des tâches consulaires et réduire l'éventail de leurs missions.