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Contrat de génération de F. Hollande : une nécessité pour l'insertion des jeunes ?

La Fondation iFRAP a apporté sa contribution au débat de Newsring sur le thème du "contrat de génération" voulu par François Hollande.

Sur le principe, il existe déjà nombre de dispositifs en faveur de l'emploi des jeunes et des seniors. Cette nouvelle mesure n'ajoute pas grand-chose, et créera à n'en pas douter nombre d'effets d'aubaine.

En réalité, ce type de mesure crée toujours le même type de problème : ou bien il y a une justification à l'embauche d'un jeune et au maintien concomitant d'un senior dans l'entreprise (effet d'aubaine), ou bien le seul avantage de l'exonération de cotisation chômage pour le senior, que l'on peut évaluer à un peu plus de 200 euros par mois, ne justifiera pas aux yeux de l'employeur le maintien d'un emploi par ailleurs inutile. Encore une fois un emploi est utile ou il ne l'est pas, c'est à l'entreprise d'en juger, sous l'œil d'ailleurs du reste du personnel qui ne peut pas comprendre que l'on garde une personne inutile. François Hollande a une vision technocratique de l'entreprise et des relations de travail qui ne correspond pas à la réalité.

Sur le financement, on constate un flottement dans le temps. Au départ, il s'agissait d'une aide complémentaire qui aurait coûté entre 2 et 3 milliards par an. Si l'on comprend bien, il s'agit maintenant d'un redéploiement d'une partie des 25 milliards d'allègements sur les bas salaires qui d'après François Hollande auraient une « efficacité extrêmement limitée ».

Il ne faut cependant pas oublier que ces allègements ont été créés à l'initiative de la gauche, à savoir par les Aubry I et II à l'occasion de l'institution des 35 heures, et qu'ils ont coûté d'après le Sénat au total 125 milliards à l'État jusqu'à 2011. Il est étrange de voir maintenant contester l'efficacité d'une mesure qui était absolument indispensable. Le désir maintenant de ne pas obérer davantage les finances publiques conduit à opérer un redéploiement des aides existantes et revient donc à déshabiller Pierre pour habiller Paul. Or, supprimer ou diminuer les exonérations sur les bas salaires est extrêmement dangereux dans la mesure où, d'après le consensus des économistes, leur suppression entraînerait la perte d'environ 800.000 emplois.