Le thème des inégalités a fait son apparition en début de l'année 2011 avec l'ouvrage Pour une révolution fiscale de Thomas Piketty. Nous devrions dire : a fait sa réapparition car les inégalités de revenus ont de tout temps constitué le fonds de commerce socialiste à l'approche des campagnes électorales, la campagne électorale de 2012 ne fera pas exception.

Il se trouve que Thomas Piketty a publié sur Internet les résultats de ses travaux, considérables, qui démontrent à peu près l'inverse de ce qu'il entendait démontrer. Comme publié dans Les Échos du 31 mai, les prélèvements obligatoires tels qu'ils sont analysés par Thomas Piketty sont fortement progressifs et il faut un microscope pour aller trouver une dégressivité dans le dernier pour cent des revenus les plus élevés. Comme il faut une loupe au rapporteur d'un récent rapport du Conseil des prélèvements obligatoires** pour trouver ces inégalités dans le dernier millième des revenus les plus élevés.

Et ces brillants cerveaux ne prennent pas en compte dans leurs calculs l'impôt-risque, les pertes supportées par ceux qui ont l'imprudence de financer les entreprises.

Mais Thomas Piketty et Emmanuel Saez ne font ici que récidiver, en reprenant les trucs d'une étude qui a fait leur gloire et le bonheur de tous les socialistes américains, démontrant que les inégalités n'avaient cessé d'augmenter aux USA. Démonstration qui s'appuie sur les déclarations d'impôt et qui néglige notamment l'évolution de la législation fiscale. Celle-ci explique à elle seule la variation trouvée et toutes les études de la Federal Reserve comme du Census Bureau confirment que les inégalités ne se sont pas aggravées aux USA et se seraient au contraire réduites.

Il faut cependant aller plus loin et se poser les questions suivantes : la croissance des inégalités est-elle indésirable ? Doit-elle être combattue ? Il s'agirait presque d'un dogme dans certains milieux imposant que l'inégalité est à proscrire. Nous montrerons qu'au contraire, la croissance des inégalités peut être bénéfique car elle peut signer le succès d'une société innovante qui, par ses innovations, enrichit toute la population et combat le chômage.

Plutôt que de chercher à la loupe des inégalités là où il n'y en a pas, pourquoi ne pas travailler à faire de la France un pays de riches plutôt qu'un pays de frustrés ?

A lire dans ce dossier :

- Le mythe de l'imposition non progressive des revenus
- La chasse aux millionnaires
- La lutte contre les inégalités est-elle le véritable enjeu pour réduire le chômage ?
- La désinformation statistique sur les inégalités aux États-Unis