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Baisse des effectifs dans la fonction publique : la note du Macronomètre

Tous les mercredis, avant le Conseil des ministres, Le Macronomètre, l'observatoire des réformes du gouvernement lancé par la Fondation iFRAP, attribue une note aux réformes d'Emmanuel Macron. Cette semaine, comme publiée dans une tribune dans la version en ligne du Figaro, la note est de 3/10 pour la baisse des effectifs de la fonction publique.

La promesse était forte : réduire de 120.000 le nombre d'agents publics sur la durée du quinquennat. Emmanuel Macron a même donné le détail de cette baisse: 50.000 postes non renouvelés dans la fonction publique d'État et 70.000 dans la fonction publique territoriale.

Alors, forcément, c'est avec beaucoup d'attentes que le premier budget du gouvernement a été scruté. Seulement voilà, sur les 50.000 postes à supprimer d'ici 2022 au niveau de l'État et de ses opérateurs, le budget 2018 prévoit seulement 1.600 postes équivalent temps plein en moins (ETP).

C'est faible mais c'est encore pire quand on comprend que les 1.600 postes supprimés ne pèsent en réalité… que 681 postes équivalent temps plein travaillé. En clair, de vrais temps pleins. En conséquence, la marche à franchir pour les années à venir sera beaucoup plus forte qu'anticipé. Non pas 12.330 postes mais plutôt 29.000 postes. Un chiffre qui, évidemment, n'est affiché nulle part mais qui seul peut permettre d'atteindre les 4 milliards d'économies anticipées.

Du côté des collectivités territoriales, les derniers chiffres publiés par l'Insee montrent une légère amélioration pour 2016, y compris en incluant les contrats aidés avec repli de l'emploi public local de -0,4%, soit 20.400 personnels physiques. Cependant, cette évolution ne préjuge pas du niveau qui sera atteint en 2017. Les baisses de 70.000 postes incluront-elles les baisses de contrats aidés ou non? Seront-ils de vrais temps pleins? Ces arbitrages devront être réalisés en termes de maîtrise de la masse salariale dans le cadre des pactes financiers que l'Etat escompte passer avec les 340 collectivités et établissements locaux concernés au printemps prochain. Le secteur hospitalier (FPH) étant, quant à lui, sanctuarisé.

Enfin, Emmanuel Macron a également promis une réforme du management de la fonction publique dont les contours restent flous. La question du temps de travail des agents devra y avoir une place de choix, et pour cause : sur les 1.607 heures de service obligatoires pour un temps plein, la Cour des comptes (dans un audit réalisé sur 103 collectivités) a permis de mettre en évidence une moyenne de 1.562 heures travaillées. Amener les agents à leur temps de travail légal permettrait de déboucher sur une réduction de 57.000 postes pour une qualité de service public constante. Le tout pour une économie de masse salariale estimée à 1,2 milliard d'euros. Sans même évoquer les questions d'absentéisme ou d'un alignement du temps de travail des agents sur le privé (environ 39h), il pourrait s'agir d'un vecteur puissant afin d'atteindre le non-renouvellement de 3 fonctionnaires sur 7 partant à la retraite dans les services… soit le rythme que doivent trouver Emmanuel Macron et son gouvernement pour respecter (vraiment) sa promesse.