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La solution américaine pour le travail du dimanche

Depuis des mois pour ne pas dire des années, les partisans du travail le dimanche affrontent ceux qui, le plus souvent au nom de la religion, s'y opposent.

Les premiers ont pour eux que permettre le travail le dimanche en France créerait vraisemblablement quelques centaines de milliers d'emplois si on en juge par l'expérience anglaise ou australienne. La ville de Sydney a été complètement transformée depuis que les magasins ont pu ouvrir le jour du seigneur ; une ville morte est devenue une ville vivante où les magasins et restaurants n'ont cessé de s'étendre.

Garder fermés les magasins le jour où la plupart des Français ont congé est leur rendre la vie plus difficile, les obligeant à prendre sur leur semaine ou un samedi souvent déjà très encombré pour les achats qu'ils aiment effectuer en famille : voitures, mobilier, vêtements ; et les privant même du plaisir qu'il y a à pérégriner de boutique en boutique pour découvrir sans même acheter.

Les opposants craignent que cette mesure n'entraîne encore plus de désaffection pour la messe ou autres manifestations religieuses ; et, parmi eux, les syndicats font valoir qu'elle entraînera des perturbations familiales pour les salariés obligés de travailler ce jour-là. On se demande si la solution simple, utilisée par les Américains pour résoudre ces objectifs apparemment inconciliables a été examinée par les camps opposés.

Elle consiste à ne permettre l'ouverture qu'à partir de treize heures environ jusque vers 17 ou 18 heures. Au Seigneur la matinée ; aux magasins l'après-midi ; à la famille la soirée. Pour les défenseurs d'un dimanche entièrement consacré au Seigneur, la solution américaine ne doit pas être mauvaise car le suivi des offices religieux par les Français ne dépasserait guère 15% de la population malgré les interdictions d'ouverture ; alors qu'aux USA où ces ouvertures sont possibles au moins l'après-midi, ce suivi dépasse 50%.

Est-ce une solution qui pourrait recueillir une majorité et arrêter des heures de débat stérile au Parlement ?