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Réduire la fracture numérique : le privé le fait déjà

Après la fracture sociale, la fracture numérique est désormais au cœur des préoccupations des élus locaux. 1 à 2 millions de foyers n'auraient ainsi pas accès au haut débit en France, inégalité scandaleuse aux yeux des élus. Heureusement un plan est prévu pour y remédier : le plan numérique 2012 qui prévoit « un droit opposable à l'accès à Internet haut débit ». Et si la solution existait déjà, sans que les élus n'aient besoin de se préoccuper de cette question, certes cruciale, mais secondaire dans la conjoncture actuelle ?

Lors de son discours le 20 octobre 2008, Eric Besson, alors secrétaire d'Etat chargé notamment du Développement de l'économie numérique avait déclaré que « Chaque Français, où qu'il habite, bénéficiera d'un droit à l'accès à Internet haut débit, opposable à des opérateurs clairement identifiés, afin de disposer d'un accès à Internet haut débit (supérieur à 512 kbit par seconde), à un tarif abordable, inférieur à 35 euros par mois, matériel compris, et qui sera déployé sur tout le territoire avant fin 2010. »

Les élus locaux n'ont pas attendu, installant aux frais de leurs contribuables des solutions innovantes mélangeant technologies satellites ou sans fil pour fournir à leurs ouailles le haut débit. Ainsi, la communauté urbaine de Nantes aurait dépensé 12 millions d'euros pour équiper l'intercommunalité d'un réseau haut débit. L'Etat projette même de conclure « une convention d'accès universel à Internet haut débit avec les opérateurs retenus [suite à un appel d'offre] ».

Sans même remettre en cause le bien fondé de ce nouveau droit opposable, il convient de mettre en lumière la réalité : le privé fournit déjà, dans de meilleures conditions, ce que projette de rendre obligatoire le plan numérique. En effet, des sociétés telles que Numeo, Viveole ou Nordnet ( filiale de France Telecom) maîtrisent la technologie de l'Internet haut débit par satellite. Leurs offres permettent de répondre aux exigences de l'accès au haut débit, sans que les moindres dépenses publiques ne soient nécessaires (offres inférieures à 35 euros par mois, pour des prestations à peine moins satisfaisantes que l'ADSL, technologie la plus employée). Des avancées technologiques sont même à prévoir d'ici à 2010 qui permettraient l'accès pour toute la population, même dans les campagnes les plus reculées, au très haut débit, future étape du plan numérique gouvernemental. La fracture numérique, comme toutes les fractures rurales, est une immense aubaine pour des entrepreneurs capables de fournir des services innovants aux populations. L'égalité française n'est donc pas menacée par la fracture numérique, nous voilà rassurés.