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Quand l'administration fiscale conseille, attachez vos ceintures !

Je suis pâtissier en Suisse, j'habite en Alsace à 60 kilomètres de mon lieu de travail. La plupart de mes collègues optant pour les « frais réels », ils déduisent leurs frais de déplacement de leur revenu imposable.

N'ayant jamais procédé de la sorte et n'ayant que peu d'intérêt pour la matière fiscale, je consulte un spécialiste, qui affirme que seuls les quarante premiers kilomètres pourront être déduits. Certains de mes collègues ayant obtenu des avantages bien supérieurs en se faisant conseiller par le centre des impôts, je m'y rends à mon tour. Je rencontre un inspecteur qui, avec beaucoup de gentillesse, se propose de m'établir ma déclaration de revenus. Effectivement, contrairement à ce que m'avait dit le conseiller fiscal, il déduit l'intégralité de mes kilomètres et j'en suis plus que satisfait.

Ne vaut-il pas mieux s'adresser à Dieu qu'à ses Saints ? » L'adage est une fois de plus vérifié. Mais c'est avec une grande surprise que je reçois, après trois années de déductions, une notification de redressement « émanant du centre des impôts qui pourtant établit ma déclaration. On me réclame 12.000 euros de rappel d'impôts sur les trois années. La limite de déduction de 40 km entre le domicile et le lieu de travail s'appliquerait. Affolé, je me rends au centre où malheureusement je ne trouve plus trace de mon interlocuteur. N'ayant plus aucun justificatif pour prouver ma bonne foi, il ne me restera plus qu'à payer l'impôt assorti des pénalités de retard.

Episode extrait du livre "l'Entreprise malade des fonctionnaires" par René Hans chez l'Harmattan 2005.