Actualité

Mieux qu'un CDI, un logement HLM

A la tête d'une petite PME familiale qu'il a créée au début des années 90, Jean-Paul emploie 5 salariés. Au départ de son informaticien webmaster il commence à chercher, via l'ANPE, un remplaçant. Il connaît déjà les difficultés du recrutement, ayant eu toutes les peines du monde à trouver un magasinier et ayant mis plusieurs années à recruter une comptable fiable.

Passent deux mois sans qu'il trouve quelqu'un pour remplacer son ancien employé, et qu'il met à profit pour apprendre les rudiments de la programmation et de la gestion de son site internet, qui nécessite une mise à jour quotidienne. Au bout de cette période, quelqu'un se présente via l'ANPE. Le courant passe avec Jean-Paul, qui fait passer lui-même les entretiens d'embauche vu la taille de l'entreprise. Il est embauché directement en CDI, politique de la maison : « quand on est content d'avoir un employé, dans une petite entreprise, on veut qu'il reste ».

Le nouveau webmaster dispose de talents graphiques bien au-dessus de la moyenne, « l'équivalent d'un bac +5 en infographie ». Il semble bien s'intégrer dans la structure. Le salaire, correct pour le métier, autour de 2000 euros bruts par mois, semble satisfaire le nouvel employé. Jean-Paul apprend par ailleurs que son webmaster travaillait également en indépendant dans le domaine informatique, alternant les petites missions dont certaines au noir. Il ne semble pas être à court d'argent mais cherche néanmoins à se loger dans un appartement de type HLM.

Un beau jour, deux mois après son embauche, le nouveau webmaster demande à voir Jean-Paul pour lui annoncer sa décision de partir. Il ne se plaint pas du tout de son travail, ni de son salaire, et déclare qu'il est satisfait. Mais il ajoute qu'il a obtenu son logement HLM, qu'il n'a donc plus besoin de travailler. En effet, il a à sa charge un enfant en bas âge, et sait qu'il a plus de chance de garder son logement s'il ne dispose pas de revenus trop élevés. Le système lui permet de vivre en continuant ses activités non déclarées, tout en profitant du système de notre Etat providence.

Ecœuré, car en tant que petit patron, Jean-Paul travaille énormément pour maintenir à flot son entreprise, il a pourtant décidé de ne plus faire appel aux services d'un webmaster, échaudé par ce comportement. Il dispose désormais des savoirs rudimentaires pour assurer le fonctionnement de son site internet, et bien que la gestion informatique lui prenne un temps précieux il préfère s'en charger lui-même…