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SAFER - Quand la préemption permet une concurrence déloyale

L'escalade d'une entreprise d'utilité publique vers des interêts privés

Comme les prestigieuses agences immobilières présentent dans cette rubrique parue dans Le Figaro Magazine, l'annonce de la SAFER Languedoc Roussillon met en vente une demeure exceptionnelle.
Visiblement, puisqu'il faut recourir à ce marketing, aucun agriculteur ne réclame cette propriété dont on se demande pourquoi la SAFER l'a achetée ou préemptée.

On croyait que les SAFER acquéraient de gré à gré ou de force des propriétés agricoles quand elles savaient qu'au moins un acquéreur "méritant" (agrigulteurs, exploitations touristiques ou artisanales) avait besoin de ces terres.
Sans cette demande des acteurs de terrain, les privilèges dont bénéficient les SAFER (droit de préemption, droit de choisir le destinataire final, droit de fixer un prix, privilège fiscal) sont encore plus injustifiés.

Les sites Internet des SAFER, et notamment celui du Languedoc Roussillon ou celui intitulé "Grands Domaines" semblaient bien montrer que les SAFER ont des stocks de propriétés dont on se demande pourquoi elles les ont sorties du marché libre. Mais devoir recourir aux prestigieuses annonces du Figaro week-end pour vendre une des propriétés des SAFER confirme que les SAFER ont changé de catégorie.
De prétendu service public, elles sont en concurrence frontale avec les agences immobilières, et concurrence faussée grâce aux règles dont bénéficient les SAFER.

Pour les SAFER, il est certain que jouer aux marchands de biens avec des grandes propriétés est plus rentable que d'essayer de consolider de petites exploitations ou d'installer un jeune agriculteur. Mais est-ce leur rôle ?

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