Après la participation de Christine Lagarde au Conseil des ministres allemand à Berlin le 31 mars dernier, ce fut au tour de son homologue d'outre-Rhin, Wolfgang Schaüble, d'assister au Conseil des ministres à Paris le 21 juillet dernier. À travers une batterie de mesures et de sanctions financières – suppression de postes de fonctionnaires, coupe dans les allocations (familiales, chômage, logement), suppression de niches fiscales… – celui que l'on surnomme "l'apôtre de la rigueur" ou Sparminator (de "sparen" en allemand qui signifie "économiser") poursuit une politique visant à réduire le déficit budgétaire d'ici 2016.

Nicolas Sarkozy a profité de cette réunion placée sous le thème de la réforme de la gouvernance économique européenne pour militer en faveur d'une harmonisation fiscale. Il a souhaité que les gouvernements français et allemand "soient, ensemble, en mesure de prendre des décisions pour aller vers la nécessaire convergence fiscale tant dans le domaine de la fiscalité des entreprises que dans celui de la fiscalité des particuliers".

Dans un dossier précédent (L'Allemagne est-elle un exemple pour la France ?), les divergences relatives aux grands champs de l'économie entre nos deux pays (grands équilibres publics, marché du travail, système de protection sociale…) ont été largement explorées. En se focalisant sur le volet des dépenses publiques, et plus particulièrement sur les dépenses de personnel, ce dossier a pour objet de poursuivre cette réflexion et d'étudier les logiques économiques qui sous-tendent l'évolution du poids de la fonction publique à la fois en Allemagne et en France et de s'interroger sur les perspectives possibles d'évolution.