Actualité

SAUR : 350 millions d'euros de pertes pour la Caisse des dépôts et consignations

Cette semaine, la CDC a perdu 350 millions d'euros dans l'affaire SAUR. Avec 38% du capital, la CDC était l'actionnaire principal de cette entreprise depuis 2007. La SAUR est une entreprise de gestion de l'eau, un secteur où les autres leaders français (Veolia, Suez) se développent régulièrement. Mais le montage financier de la SAUR, approuvé par la CDC, était trop acrobatique pour survivre : six ans après la reprise de cette entreprise par la CDC, Séché, AXA et Natixis (Cube), ces actionnaires ont accepté de perdre la quasi totalité de leur capital. De leur côté, les banques ont dû abandonner la moitié de leurs prêts soit 800 millions d'euros. Au moment de la prise de contrôle de la SAUR, c'est largement sous la pression des élus locaux que la CDC avait accepté de devenir le premier actionnaire de cette entreprise. Pour éliminer les candidats étrangers, peut-être plus responsables, le prétexte bizarre mis en avant par ces élus était leur souhait de préserver leurs relations avec un opérateur français : relations ou accointance ? Au total, un sérieux avertissement à ceux qui veulent renforcer le pouvoir des élus locaux dans la distribution des fonds de la CDC, sans que les collectivités locales contribuent de façon significative au financement.

DEXIA des milliards d'euros de pertes pour la CDC.

La CDC a longtemps été l'actionnaire majoritaire de DEXIA. Sa participation (avec celle de la CNP) a baissé à 13,7% après la fusion de la DEXIA avec une banque belge, pour remonter (avec l'État et la CNP) à 26,3% en 2011 après la crise bancaire. Pour sauver DEXIA, la CDC, les états français et belge ont dû intevenir à hauteur de 18 milliards. Le Monde estime que cette faillite sera plus coûteuse que celle du Crédit Lyonnais et n'a été rendue possible que par la défaillance des systèmes de contrôle et du conseil d'administration.

Bourse des quota de CO2, deux milliards d'euros de pertes pour l'État.

En 2009, la CDC a mis en place, avec un partenaire privé, une bourse des quota de CO2 où des opérateurs et des industriels pouvaient vendre et acheter les quota dont ils avaient besoin ou qu'ils avaient en trop. Le système mis en place étant mal sécurisé, des fraudeurs on rapidement profité de ses failles. Des intervenants inconnus ont pu monter une gigantesque fraude à la TVA dans ce domaine, qui s'est traduite par deux milliards de pertes pour l'État français

Ces problèmes ne sont naturellement pas imputables à la direction actuelle des organismes publics comme la CDC, le FSI ou la BPI. Mais, au moment où des dizaines, voire des centaines de milliards supplémentaires leur sont confiés, ils soulignent combien il est risqué de mélanger interventions politiques et gestion des entreprises, et de confier des capitaux aussi importants à des personnes de bonne volonté mais dont les critères de recrutement, de responsabilisation et d'évaluation sont flous.